La quantité de feux de forêt au Québec force la SOPFEU à faire des choix

Avec 132 feux de forêt actifs au Québec, il devient « impossible » pour la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) de « combattre systématiquement tous les incendies », a-t-elle déclaré sur sa page Facebook samedi après-midi.
En attendant des renforts de l’armée canadienne et de l’étranger, la SOPFEU doit désormais prioriser ses interventions en fonction des enjeux de « protection des vies humaines » et des « infrastructures énergétiques », telles que les lignes d’Hydro-Québec. Elle se concentrera alors sur « 25 à 27 feux prioritaires ».
La situation est « critique », a déclaré samedi après-midi le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos. Près de 40 000 personnes sont évacuées au Canada, dont 14 000 au Québec, selon les chiffres de vendredi soir.
Ainsi, 200 soldats seront déployés en renfort d’ici dimanche, principalement sur la Côte-Nord. Ils seront « formés en accéléré […] dans les prochains jours » pour combattre les feux, a indiqué la SOPFEU.
Mais pour faire face à « l’ampleur de la situation » à travers le Québec, la SOPFEU, attend aussi l’arrivée en renforts « d’ici 7 à 8 jours » de pompiers provenant de pays avec lesquels le Canada a une entente — États-Unis, Mexique, Afrique du Sud, Australie, Nouvelle-Zélande —, a indiqué au Devoir le coordonnateur à la prévention et aux communications de la SOPFEU, Stéphane Caron.
« Malgré la fumée omniprésente », les incendies à Sept-Îles ont « cessé leur progression vers les communautés » grâce à des températures plus fraîches et un changement dans la direction des vents. Les feux à proximité de cette municipalité de la Côte-Nord demeurent toutefois « hors de contrôle ».
La situation s’est aussi apaisée samedi à Chapais, en Jamésie, où l’avis d’évacuation qui touchait 800 personnes a été levé.
Mais à un peu plus de 200 kilomètres, la municipalité de Lebel-sur-Quévillon, évacuée vendredi soir, est encore menacée par un incendie s’étendant sur près de 110 000 hectares. « La situation demeure préoccupante », a écrit la SOPFEU, même si le vent pousse les flammes « légèrement à l’écart de la municipalité ».
Les résidents de Lac-Simon, une communauté autochtone située en Abitibi-Témiscamingue, ont également reçu un avis d’évacuation en matinée, cette fois-ci principalement en raison de la toxicité de l’air et de la fumée.
Le chef de la communauté, Lucien Wabanonik, a demandé aux habitants de se préparer à quitter les lieux pendant « au moins deux jours ».
Vendredi, le CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue a conseillé aux habitants de la région de se confiner en raison de la mauvaise qualité de l’air, et ce, au moins jusqu’à dimanche.
Environnement et Changement climatique Canada a également émis des bulletins spéciaux sur la qualité de l’air à travers le Québec et des avertissements de smog.