Une entente-cadre est signée entre Kitcisakik et Ottawa

La communauté anicinape de Kitcisakik gagne en autonomie grâce à une entente-cadre signée vendredi avec Ottawa. « Cette signature, ça représente beaucoup pour notre communauté », a affirmé le chef du conseil, Régis Penosway, en entrevue téléphonique en marge de l’annonce.
Il estime que cette entente-cadre, prélude à des discussions plus fines avec le gouvernement sur tous les enjeux de compétence fédérale, va « changer beaucoup d’affaires », notamment en matière de gestion du territoire et de développement économique.
L’autonomie gouvernementale et la protection de la culture et des activités traditionnelles feront également partie des discussions. Le Conseil de Kitcisakik gagnera également en flexibilité dans la gestion des fonds qui proviennent du fédéral, et qui sont généralement liés à des services spécifiques, lui laissant peu de marge de manoeuvre pour faire face à d’autres priorités identifiées dans la communauté. « On va pouvoir renégocier ces enveloppes-là », se réjouit le chef Penosway.
Il croit notamment qu’il serait possible d’aller chercher des budgets additionnels en lien avec le possible déménagement de la communauté, située dans le parc de la Vérendrye, à une heure de route de Val d’Or, en Abitibi-Témiscamingue. L’approvisionnement en eau potable est également un enjeu dans ce village de moins de 300 habitants. Une entente a également été conclue l’an dernier avec Québec et Hydro-Québec pour l’électrification du village.
Une première visite pour le ministre Miller
Le ministre des Relations Couronne-Autochtones, Marc Miller, était sur place vendredi pour l’occasion. « C’est plaisant d’avoir un ministre qui puisse se déplacer dans la communauté pour voir les conditions dans lesquelles on vit, a affirmé le chef Penosway. Il va avoir un meilleur oeil là-dessus. »
C’était la première visite du ministre à Kitcisakik. « J’ai beaucoup apprécié mon bref séjour, mais c’est clair que c’est une communauté qui a beaucoup de besoins », a-t-il affirmé en entrevue téléphonique sur le chemin du retour.
Selon lui, l’entente a été bien accueillie par la communauté. « C’est un signe de respect et de dignité qui résonne immédiatement, mais qui dessine aussi un plan de match pour l’avenir, explique-t-il. C’est un début […] qui représente le désir du gouvernement fédéral de s’asseoir comme des adultes et de tisser le plan de match sur des élèves à discuter et à négocier pour les années à suivre ».
Le déménagement de la communauté, l’accès à l’eau, ce sont autant d’enjeux qui pourront être discutés dans le cadre de cette entente, assure le ministre. « Il y a toute une panoplie d’options qui s’ouvre devant eux et on sera là, évidemment, argent à l’appui, affirme le ministre. Mais c’est la communauté elle-même qui doit décider, et ensuite on va l’aider, et non l’inverse. »