Une caresse dans le quotidien des nouveaux parents

Kim Nunès
Collaboration spéciale
La mamie tendresse Hélène Bourgoin tient dans ses bras l’un des quatre bébés qu’elle a eu la joie de bercer depuis qu’elle a intégré ce programme.
Photo: Centre d'action bénévole du Rivage La mamie tendresse Hélène Bourgoin tient dans ses bras l’un des quatre bébés qu’elle a eu la joie de bercer depuis qu’elle a intégré ce programme.

Ce texte fait partie du cahier spécial Intergénérations

Charles-Édouard avait deux semaines quand il a rencontré sa mamie tendresse. Deux mois plus tard, cette femme fait désormais partie de sa famille. Rencontre avec une maman et une mamie qui n’ont peut-être pas de liens de sang, mais qui sont liées par le coeur.

« J’en suis à mon quatrième jumelage », lance Hélène Bourgoin. Âgée de 65 ans, la dame s’est inscrite au programme Mamie tendresse alors qu’elle venait de souffler ses 60 bougies. « J’ai toujours aimé les enfants et les bébés. J’ai d’ailleurs commencé à garder à l’âge de 12 ans. Aujourd’hui, bercer un bébé m’apporte un grand bien-être. Je me sens également utile d’aider une maman », explique la sexagénaire, qui a gardé contact avec les familles des bébés qu’elle a bercés durant ses trois jumelages précédents.

Trois heures par semaine, Hélène Bourgoin se rend donc chez Jessica Béliveau afin de prendre soin de son nourrisson. « Il ne s’agit pas d’un service de gardiennage, explique Nathalie Robert, directrice des services du Centre d’action bénévole du Rivage de Trois-Rivières. Le parent doit être présent lors de la visite de la mamie, et celle-ci vient une fois par semaine, à raison de trois heures consécutives. »

Un répit sans culpabilité

Ayant décidé de recourir à l’insémination artificielle, Jessica Béliveau n’a pas hésité à se renseigner sur les différents services de répit. « Sachant que j’allais être soloparentale, j’avais fait des démarches pour connaître les différentes ressources disponibles après la naissance de mon enfant. Dans mon cas, c’est la sage-femme qui m’a conseillé le service Mamie tendresse », se souvient-elle.

En combinant ce service à d’autres types de répit, la jeune maman profite de huit heures de repos par semaine. « Je fais partie de ceux et celles qui croient que ça prend tout un village pour élever un enfant. Cependant, je ne cacherai pas qu’au début, quand je profitais de certains services, je ressentais de la culpabilité. Mais maintenant, j’accepte ce choix et je recommande à tous les parents de demander l’aide nécessaire après la naissance d’un enfant. » L’aide reçue permet d’ailleurs à la maman de 33 ans de se sentir plus reposée : elle dispose ainsi de plus de temps de qualité pour profiter de la présence de son garçon.

En plus de donner du répit, le programme Mamie tendresse a permis à Jessica Béliveau et à son fils de faire la connaissance d’une dame de coeur. « Hélène est devenue une personne importante pour moi. Sa douceur et son calme nous apaisent, Charles-Édouard et moi. Sa présence est rassurante ! Hélène m’apporte aussi beaucoup de soutien et elle est d’une grande écoute. Quand elle est là, je peux m’adonner à différentes tâches », mentionne l’étudiante au doctorat en neuropsychologie.

Le programme Mamie tendresse existe sous différentes formes dans certaines régions du Québec. L’information sur de tels services est généralement distribuée aux parents à la suite de l’accouchement.

Selon les observations de Nathalie Robert, responsable du programme à Trois-Rivières, les parents qui utilisent le service sont généralement de jeunes mamans qui ont des mères absentes, décédées ou des mères qui habitent à l’extérieur de leur région. L’âge des mamies varie, mais en moyenne, elles sont dans la soixantaine.

Que du positif

La présence des mamies tendresse au coeur des foyers permet aux parents de faire différentes choses. « Certains vont faire du ménage, alors que d’autres vont en profiter pour dormir ou pour prendre un bain. Il y a des parents qui choisissent aussi d’utiliser les services de Mamie tendresse pour étudier ou faire du télétravail », constate Nathalie Robert.

Dans le cas de Jessica Béliveau, les tâches ménagères et la rédaction de sa thèse doctorale semblent être prioritaires lorsque mamie tendresse se pointe le bout du nez. Elle en profite aussi pour faire un brin de jasette. « Avec Hélène, c’est simple. Même sans parler, on se sent bien. Parfois, je la regarde simplement bercer mon bébé et j’en profite pour me reposer. »

Hélène Bourgoin savoure quant à elle chaque moment. « Ma relation avec Jessica et Charles-Édouard ne comporte que du positif. Chaque moment passé avec eux est un pur bonheur. » Parions qu’après avoir dit « maman », le bambin dira « mamie ».

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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