Jardiner pour retisser les liens entre les générations
Collaboration spéciale

Ce texte fait partie du cahier spécial Intergénérations
Au centre communautaire de Drummondville, les enfants et les aînés plongent les mains dans la terre grâce à un projet de jardin intergénérationnel qui va bien au-delà de la production de légumes.
Un petit groupe de bénévoles prépare le terrain et les bacs de jardinage près du centre communautaire récréatif Saint-Jean-Baptiste (CCRSJB), à Drummondville. Ils utilisent un peu de cendre et des feuilles mortes ramassées à l’automne — des éléments qui permettent de donner une meilleure récolte tout en polluant et en travaillant moins, précisent-ils avec enthousiasme. Il faut que tout soit prêt. Dans une semaine, ils feront les semis avec des enfants de la ville.
Dans un petit espace entre un mur de briques et une grille, on peut lire le nom du lieu, Jardin’Âge, sur un rustique portail de bois. Ici, le jardin intergénérationnel du centre communautaire est pétri par des pouces verts de toutes tailles. Depuis 2020, enfants, parents et grands-parents sont invités à participer à diverses activités, comme faire les semis ou suivre des cours d’agroécologie. Tout au long de l’été, les enfants du camp de jour de la ville et, bientôt, des services de garde, font des visites pour mettre les mains dans la terre ou goûter à différents légumes. Les jardins sont entretenus par une équipe de bénévoles composée de personnes à la retraite.
Le partage de connaissances, c’est important, croit François Chabot, l’un des leaders bénévoles du jardin. qu’on surnomme « le druide » pour ses connaissances en agroécologie. « Peut-être ai-je manqué ma carrière d’enseignant, alors là, je me reprends ! dit-il avec un enthousiasme contagieux. Et puis, ce n’est pas vrai que les enfants n’aiment pas les légumes, on a même manqué de fleurs pendant les dégustations de capucines ! Un enfant de 10 ans qui dit qu’il ne veut pas venir [au jardin], mais qui, finalement, annonce qu’il aime ça avec des étoiles dans les yeux, c’est merveilleux à voir. »
« C’est de plus en plus dans les valeurs, de montrer aux enfants comment poussent les légumes, poursuit M. Chabot. Souvent, les enfants oublient la nature, ils ne la connaissent pas. Plus tu connais la nature, plus tu l’aimes et tu la protèges. »
Le jardin intergénérationnel de Drummondville devient également une plateforme pour mettre en pratique des méthodes plus harmonieuses avec l’environnement. « Quand tu arrives dans un jardin, il ne faut pas regarder la plus grosse tomate, mais plutôt voir s’il y a des abeilles, de la vie », affirme François Chabot. L’équipe du Jardin’Âge a déjà installé un nichoir et un bain pour les oiseaux, deux hôtels à insectes, des abris pour les crapauds et souhaite y ajouter un hôtel à papillons.
Au printemps, les bénévoles donnent quelques cours d’agroécologie, accessibles et gratuits pour tous les citadins. L’un d’eux est adapté aux familles et aux enfants. Les participants du cours peuvent ensuite partager leurs expériences sur une page Facebook privée, utilisée en tant que forum communautaire.
Une initiative qui fleurit
D’année en année, le projet s’affine. Pour tirer profit du petit terrain, on exploite les surfaces verticales, la clôture devient un support pour des légumes comme les haricots. Cette année, des jardins surélevés permettront de faciliter la tâche aux personnes qui ont de la difficulté à travailler au sol. À la prochaine saison, un atelier sur les engrais viendra enrichir les cours d’agroécologie. Le centre communautaire veut aussi inclure davantage les enfants des centres de la petite enfance (CPE). La formule a tellement de succès qu’il faut maintenant sélectionner les bénévoles qui souhaitent s’investir dans l’aventure, illustre François Chabot.
« Je suis venue avec mes enfants faire des plantations. Mon fils n’avait pas envie d’y aller, mais ensuite, il ne voulait plus partir, il apprenait plein de choses les mains dans la terre, apprécie Mélissa Meloche, coordonnatrice des activités communautaires au CCRSJB. Cela crée un sentiment d’appartenance et de réussite. Mon fils a planté des tournesols, et quand il passait devant pendant l’été, il était tellement fier ! »
« J’ai moi-même appris le jardinage de mes grands-parents, témoigne de son côté la bénévole Sylvie Rouleau. On vient de façon journalière pour l’arrosage et il y a toujours des gens qui passent et qui posent des questions. On partage avec la population en général. Dans les municipalités, c’est quelque chose qu’on peut intégrer facilement et qui va chercher l’intérêt des gens. »
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