Jeanne Mance au musée

Nathalie Schneider
Collaboration spéciale
Coupole de la chapelle des Hospitalières
Photo: Gilbert Langlois Coupole de la chapelle des Hospitalières

Ce texte fait partie du cahier spécial Commémoration de Jeanne Mance

Reconnue désormais comme la cofondatrice de Montréal (avec de Maisonneuve), Jeanne Mance est au centre de la programmation du Musée des Hospitalières du 7 mai au 18 juin, organisée en collaboration avec les Religieuses hospitalières de Saint-Joseph, à l’occasion du 350e anniversaire du décès de cette figure emblématique.

« À travers la destinée de Jeanne Mance, c’est toute l’histoire de la fondation de Montréal qui se raconte, dit Paul Labonne, directeur général du Musée des Hospitalières de l’Hôtel-Dieu de Montréal. Cofondatrice de Montréal, cette femme engagée, acharnée, ne baisse jamais les bras. Dès que la Ville manque d’argent, elle fait la traversée jusqu’en France pour solliciter des mécènes et poursuivre sa mission. »

Le 350e anniversaire du décès de Jeanne Mance est alors l’occasion, pour le Musée, de souligner son oeuvre capitale en Nouvelle-France et la modernité de son destin : infatigable économe de Montréal, gestionnaire des fonds accordés par de riches Français (dont madame de Bullion, membre de la Société Notre-Dame), elle est aussi la première infirmière laïque du Canada. Elle fonde l’Hôtel-Dieu, l’un des tout premiers hôpitaux d’Amérique du Nord, érigé dans le Vieux-Montréal avant d’être relocalisé au pied du mont Royal vers 1861. Puis, l’ensemble conventuel s’est ajouté : chapelle, crypte, monastère et jardin.

Portes ouvertes : chapelle et jardin

La programmation débute avec l’ouverture au public de l’ancienne chapelle des Hospitalières, de style néoclassique, bâtie entre 1859 et 1861 par l’architecte Victor Bourgeau. Celle-ci est au croisement de l’orphelinat des premières heures, du monastère et de l’hôpital. La chapelle, conçue de manière à permettre aux malades d’assister aux messes à partir de galeries reliées à l’hôpital, est aujourd’hui désacralisée et désormais propriété de la Ville de Montréal.

À l’occasion de sa programmation exceptionnelle, le Musée propose la visite de la chapelle le premier dimanche de mai et de juin, ainsi que celle du magnifique jardin de l’ancien monastère qu’on devine derrière les enceintes en déambulant sur l’avenue des Pins.

Bienvenue dans la crypte

C’est l’ouverture de la crypte au grand public qui constitue l’un des points forts de cette programmation, dont la visite fait également partie de celle du Festival d’histoire de Mont­réal, qui se déroule pour une 3e édition, du 12 au 14 mai. « On pourra la visiter toute la journée aux mêmes horaires que le Musée pendant plusieurs fins de semaine, du 7 mai au 18 juin, explique Charlotte Moreau de la Fuente, adjointe à la direction générale du Musée des Hospitalières. Jusqu’à maintenant, on pouvait faire des visites guidées de la crypte, mais à des heures précises et sur réservation, car la crypte est encore la propriété des soeurs, qui y sont, toujours à ce jour, inhumées. C’est la seule partie de l’ensemble conventuel que les soeurs n’ont pas vendue à la Ville de Montréal. »

Les sépultures de Jeanne Mance ainsi que celles des 600 soeurs hospitalières — dont celles des trois premières arrivées en Nouvelle-France en 1659 — reposent dans ce vaste espace patrimonial qui n’a guère changé depuis plus de deux siècles. « Toute la communauté y est rassemblée, ce qui est très fort sur le plan mémoriel », souligne Paul Labonne.

Ville-Marie 

Projection et conférences sont aussi à la programmation. Entre autres, avec Annabel Loyola, réalisatrice d’origine française (précisément de Langres, la même ville dont est originaire Jeanne Mance) qui connaît bien Jeanne Mance, alors qu’elle lui a consacré depuis une bonne dizaine d’années un triptyque de documentaires, dont le dernier en date : La ville d’un rêve. En effet, elle naît bien d’un rêve collectif, cette ville de Nouvelle-France : celle d’un certain Jérôme Le Royer de la Dauversière, qui fonde la congrégation des Religieuses hospitalières de Saint-Joseph et la Société Notre-Dame de Montréal.

La réalisatrice part sur les traces de l’ecclésiastique visionnaire qui imaginait, dès le XVIIe siècle, une colonie en honneur à la Vierge Marie : Ville-Marie. À travers les recherches de la réalisatrice dans les archives françaises, on découvre que cette « ville d’un rêve » voulait être celle d’une société nouvelle, débarrassée des tares de l’ancienne France, et qui puiserait « les bonnes qualités » des Autochtones, bien présents sur l’île, pour fusionner les peuples autour des valeurs chrétiennes.

Finalement, l’historien Jean-Paul Pizelle, originaire de Langres et auteur de Jeanne Mance. De Langres à Montréal, une femme bâtisseuse (2017), présentera une conférence en ligne sur la vie de Jeanne Mance à Langres, une période durant laquelle elle affirme sa vocation et développe ses moyens, avant son important départ pour la Nouvelle-France.

Survol de la programmation

Portes ouvertes de la chapelle : 7 mai et 4 juin

Portes ouvertes de la crypte : 13 et 14 mai, 20 et 21 mai, 27 et 28 mai

Projection du film La ville d’un rêve, réalisé par Annabel Loyola : 8, 20, 21, 27 et 28 mai. Les projections de ce film se poursuivront toute l’année au Québec, mais aussi en France.

Conférence d’Annabel Loyola : 17 mai

Visite du jardin de l’ancien monastère : 17 mai

Messe hommage à Jeanne Mance à la basilique Notre-Dame
de Montréal : 18 juin

Conférence en ligne de l’historien Jean-Paul Pizelle : 18 juin

Toutes les activités sont gratuites.

Pour connaître les détails de la programmation, les heures d’ouverture et de projection, rendez-vous sur museedeshospitalieres.qc.ca.

Ce contenu spécial a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.



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