De premières inondations importantes sont signalées au Québec

Les crues printanières ont provoqué des inondations dans plusieurs régions du Québec, notamment dans les Laurentides, où des résidents ont été invités à évacuer leur demeure. La métropole a été épargnée jusqu’à maintenant, mais les services d’urgence de Montréal sont passés en mode « intervention » mardi midi afin de se préparer à de possibles débordements.
La Sécurité publique du Québec rapportait mardi après-midi 25 inondations sur le territoire, dont des inondations importantes dans les Laurentides — à Saint-Jérôme, à Sainte-Agathe-des-Monts et à Mont-Tremblant — et dans Lanaudière — à Saint-Gabriel-de-Brandon, à Joliette et à Rawdon.
« À tous les Québécois qui sont à risque ou qui sont inondés, la Sécurité publique et tout le gouvernement du Québec suivent la situation de près et vont être là pour aider les municipalités concernées », a assuré le premier ministre François Legault. « On va vous aider. On ne vous laissera pas tomber. »
De son côté, le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, a soutenu que la situation était « sous contrôle », malgré les inondations observées. « C’est à peu près 225 maisons qui sont soit inondées ou isolées », a-t-il dit.
À Mont-Tremblant, les autorités ont demandé aux personnes vivant dans environ 65 résidences près de la rivière du Diable de quitter les lieux lundi soir. La rivière a atteint des niveaux d’inondation lundi, mais le niveau d’eau de la station hydrométrique située en amont du pont de la route 117 affichait une tendance à la baisse mardi après-midi.
Toujours dans les Laurentides, une inondation majeure a été rapportée mardi à Saint-Jérôme, où le débit de la rivière du Nord était déjà très fort avant l’aube. La Ville invite les riverains à faire preuve de vigilance et à suivre l’évolution de la situation sur sa page Facebook. Et dans sa communauté voisine de Saint-Colomban, un pont sur la rivière du Nord a été fermé en raison de la montée des eaux.
Le ministère des Transports indique que six autres routes de la région Laurentides-Lanaudière ont été fermées à cause des inondations.
Dans la région de Montréal, des inondations mineures ont été signalées à quatre endroits sur les berges du lac des Deux-Montagnes et le long de la rivière des Mille-Îles.
La mairesse Valérie Plante et le directeur du Service de sécurité incendie de Montréal, Richard Liebmann, étaient en point de presse mardi après-midi dans le quartier Ahuntsic, où la rivière des Prairies avait causé des inondations en 2017 et en 2019. Ils ont fait savoir que Montréal était passé du mode « alerte » au mode « intervention » afin de mobiliser plus facilement toutes les ressources requises en cas d’inondations.
« La bonne nouvelle, c’est qu’on a eu moins de pluie que prévu. Donc, les débits sont un peu moins élevés pour les 48 prochaines heures que prévu initialement. Mais on est à la merci de la météo. S’il y a de la pluie ou des grands vents, tout peut changer, a prévenu M. Liebmann. Mais je dois vous dire qu’on n’est pas du tout dans le même scénario qu’en 2017 ou qu’en 2019. »
À titre indicatif, il a précisé que dans les 48 prochaines heures, le débit des eaux de la rivière des Outaouais au barrage de Carillon devrait s’élever à 6500 mètres cubes par seconde, alors qu’il avait dépassé 9000 mètres cubes par seconde lors des inondations de 2019.
Les autorités demandent tout de même aux citoyens qui habitent dans les secteurs à risque, comme Pierrefonds-Roxboro, L’île-Bizard–Sainte-Geneviève, Senneville et Ahuntsic-Cartierville, de se tenir prêts, d’avoir une trousse de 72 heures et de prévoir un endroit où se loger en cas d’évacuation. M. Liebmann a indiqué que des équipements, dont des sacs de sable ou des digues temporaires, pourraient être fournis si nécessaire.
Gatineau en alerte
L’eau est aussi sortie de son lit près du lac Saint-Pierre et du lac Maskinongé, en Mauricie ; près de la rivière Etchemin, à Saint-Henri-de-Lévis ; et à deux endroits le long de la rivière des Outaouais, à Ottawa et à la marina de Hull, à Gatineau.
Les autorités expliquent que la fonte des neiges provoquée par les chaleurs récentes et les pluies des derniers jours provoquent une montée des eaux. La porte-parole de la Sécurité civile, Marie-Soleil Boulet-Pruneau, avait cependant déclaré lundi qu’on ne craignait pas d’inondations majeures.
À Gatineau, la mairesse France Bélisle a déclaré mardi matin que près de 40 000 sacs de sable remplis étaient prêts à être distribués. Des équipes ont aussi commencé à remplir des sacs supplémentaires. La Ville de Gatineau possède trois ensacheuses. À ce jour, 200 000 sacs vides sont disponibles en réserve pour être ensachés, selon les autorités municipales.
La principale ville de l’Outaouais a été éprouvée par des inondations printanières majeures en 2017 et en 2019, qui ont entraîné la perte de plusieurs centaines de maisons.
Avec La Presse canadienne