Quatre autres victimes de l’incendie du Vieux-Montréal identifiées

« Nous avons localisé et extirpé deux autres victimes des décombres, ce qui porte à sept le nombre de victimes trouvées à ce jour », a indiqué l’inspecteur David Shane, du Service de police de la Ville de Montréal, lors d’un point de presse lundi.
Ryan Remiorz La Presse canadienne « Nous avons localisé et extirpé deux autres victimes des décombres, ce qui porte à sept le nombre de victimes trouvées à ce jour », a indiqué l’inspecteur David Shane, du Service de police de la Ville de Montréal, lors d’un point de presse lundi.

L’identité de quatre des victimes de l’incendie survenu le 16 mars dernier dans le Vieux-Montréal a été révélée lundi, tandis que les pompiers et les policiers de Montréal ont extirpé deux autres victimes des décombres. Pendant ce temps, la Ville est montrée du doigt pour son incapacité à assurer la sécurité des bâtiments sur son territoire.

La coroner permanente responsable de cette enquête, Géhane Kamel, a confirmé l’identité de quatre personnes dans la trentaine qui ont péri dans cet incendie mortel survenu dans un bâtiment patrimonial de trois étages. Il s’agit d’An Wu, de Saniya Khan et de Dania Zafar, toutes trois âgées de 31 ans, ainsi que de Nathan Sears, qui avait 35 ans au moment du drame.

Plusieurs de ces victimes étaient de passage au Canada et venaient notamment des États-Unis, selon divers reportages publiés dans les derniers jours. Ces noms s’ajoutent à celui de Camille Maheux, âgée de 76 ans, qui a été la première victime de cet incendie dont l’identité a été révélée par les autorités.

« De plus, ce matin, nous avons localisé et extirpé deux autres victimes des décombres, ce qui porte à sept le nombre de victimes trouvées à ce jour », a indiqué l’inspecteur David Shane, du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), lors d’un point de presse. « En ce moment, il n’y a vraiment aucune information détenue par le service de police qui pourrait indiquer qu’on recherche d’autres personnes », a poursuivi M. Shane.

En parallèle, des démarches ont été entreprises cette fin de semaine afin de sécuriser le bâtiment, ce qui a permis d’établir « un accès direct par la porte extérieure ». Deux maîtres-chiens bénévoles de l’Association québécoise des bénévoles en recherche et sauvetage ainsi que des enquêteurs ont ainsi pu pénétrer dans le bâtiment samedi afin de poursuivre les recherches dans les décombres.

Si les recherches menées avec des chiens, qui se sont poursuivies lundi, permettent de confirmer que cet incendie n’a pas fait d’autres victimes, les enquêteurs pourront alors se concentrer sur le fait de déterminer la cause de cet incendie. À ce stade-ci, aucune hypothèse n’est écartée par le SPVM, y compris la thèse d’un incendie criminel.

Des cas isolés ?

Au moment de l’incendie, plusieurs logements dans ce bâtiment étaient loués illégalement sur des plateformes de location à court terme. Selon les témoignages de plusieurs anciens locataires du bâtiment incendié dans les derniers jours, au moins une chambre de l’édifice ne contenait aucune fenêtre, ce qui pose un problème de sécurité.

Le chef de division du Service de sécurité incendie de Montréal (SSIM) Martin Guilbault a ainsi indiqué lundi que les pompiers de Montréal ont réalisé un « blitz » d’inspections en matière de prévention dans les immeubles du Vieux-Montréal en marge de l’incendie survenu le 16 mars. Il n’a toutefois pas voulu s’avancer sur les constats qu’ont effectués ces inspecteurs sur le terrain.

Le Devoir dévoilait par ailleurs vendredi que l’arrondissement de Ville-Marie avait approuvé les plans de transformation d’un autre bâtiment du Vieux-Montréal appartenant au même propriétaire, Emile-Haim Benamor, même si deux chambres de cette auberge de jeunesse ne comptent aucune fenêtre ni sortie de secours.

« Est-ce que c’est quelque chose qui a été fait une seule fois [approuver des chambres sans fenêtres] ou est-ce que c’est arrivé plusieurs fois ? » a questionné lundi le chef d’Ensemble Montréal, Aref Salem, en marge d’un point de presse. « Quand on soumet un permis pour une transformation majeure, le minimum que l’arrondissement peut faire, c’est de s’assurer que vous avez un système en place pour prévenir les incendies », a ajouté l’élu d’opposition, qui a blâmé le travail d’inspection réalisé par l’arrondissement de Ville-Marie.

« Dans ce cas-ci, les inspections avaient été faites par la Ville de Montréal. Est-ce qu’on doit venir renforcer [le processus menant à l’octroi de permis] ? Assurément », a pour sa part concédé dimanche la mairesse de Montréal, Valérie Plante, lors de son passage à l’émission Tout le monde en parle. Elle a alors indiqué avoir demandé au SSIM de réaliser une « réunion d’urgence » avec les différents intervenants impliqués dans le processus qui mène à l’approbation de permis de ce type par la Ville, y compris la Régie du bâtiment et le Tribunal administratif du logement.

Avec Jeanne Corriveau

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