Les migrants qui passent par Roxham seront refoulés dès samedi

C’est à partir de minuit, dans la nuit de vendredi à samedi, que les demandeurs d’asile qui traversent de manière irrégulière la frontière terrestre du Canada seront refoulés aux États-Unis, a appris Le Devoir.

Deux sources gouvernementales ont confirmé la date et l’heure de l’entrée en vigueur de la nouvelle version de l’Entente sur les tiers pays sûrs conclue entre les États-Unis et le Canada.

Ce « protocole supplémentaire » n’aurait pas pour objectif de fermer spécifiquement le chemin Roxham, mais plutôt de régler un trou dans l’entente actuelle qui rendait possible toute traversée irrégulière, comme le chemin Roxham.

Une omission faisait en sorte que seuls les points d’entrée officiels étaient pris en compte dans l’Entente sur les tiers pays sûrs. En échange de pouvoir renvoyer aussi les migrants qui passent entre deux postes-frontières, le premier ministre Justin Trudeau se serait engagé auprès des États-Unis à accueillir 15 000 personnes de plus par année. En 2022, le Canada a reçu 92 000 demandes d’asile.

Certaines nouvelles mesures aux frontières inquiètent plusieurs organismes qui viennent en aide aux demandeurs d’asile. Les autorités canadiennes pourraient par exemple retourner au sud de la frontière les personnes qui l’ont traversé de manière irrégulière dans les deux semaines.

Les fins détails de cette nouvelle entente entre les deux pays doivent être annoncés sous peu, alors que le président Joe Biden est en visite officielle au Canada jusqu’à vendredi. Le nouveau protocole devrait par exemple inclure quelques exceptions, comme pour les migrants mineurs non accompagnés ou ceux ayant un membre de leur famille déjà en sol canadien.

L’Agence des services frontaliers serait déjà en train d’installer des affiches aux points d’entrée non-officiels devenus célèbres — comme Roxham, Stanstead ou Emerson, au Manitoba — afin d’avertir que toute personne qui traverse sera désormais renvoyée automatiquement aux États-Unis.

100 millions pour la police haïtienne

Justin Trudeau annoncera par ailleurs cet après-midi de l’aide pour Haïti aux prises avec une profonde crise politique et de sécurité. Évaluée à 100 millions de dollars, cette aide a pour but de soutenir la police nationale du pays par des formations et l’approvisionnement d’équipement, et de veiller à son bon financement.

Une source fédérale n’a pas précisé le nombre de formateurs qui seront déployés, ni les dates de leur mission.

Avec Sarah Champagne

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