Une première victime de l’incendie du Vieux-Montréal a été identifiée

L’identité d’une première victime de l’incendie qui a ravagé un immeuble patrimonial du Vieux-Montréal a été dévoilée par les autorités. Le nombre de victimes pourrait d’ailleurs être plus élevé qu’anticipé jusqu’à maintenant, alors que les recherches se poursuivent.

Camille Maheux, 76 ans, a été formellement identifiée mercredi comme l’une des victimes du brasier. Son corps a été retrouvé dimanche soir dans les décombres de l’immeuble de trois étages. Des proches craignaient déjà le pire en début de semaine. Mme Maheux avait travaillé comme photographe et habitait le logement depuis une trentaine d’années. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) n’a pas fourni plus de détails sur son décès « par respect pour la famille ».

Le corps d’une deuxième victime a été extirpé des décombres de l’immeuble mardi, vers 17 h 25. Il a alors été confié au Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale, qui procédera à l’identification de cette personne, dont on ignore pour l’instant le sexe et l’origine.

« Il n’est pas possible de vous fournir une estimation du temps qui sera requis avant de vous communiquer l’identité des victimes qui ont été retrouvées », a déclaré mercredi l’inspecteur David Shane, du SPVM, lors d’un point de presse tenu à l’intérieur du large périmètre qui encadre le lieu de l’incendie, survenu au coin de la rue du Port et de la place D’Youville. Il a alors rappelé qu’une méthode scientifique d’identification devait être effectuée sur les corps et que l’ensemble des « expertises » devaient avoir été menées à bien avant que les familles des victimes ne soient contactées par la police.

« Nous sommes conscients que l’attente actuellement peut être pénible pour les familles, particulièrement chaque fois qu’on annonce la découverte d’une nouvelle victime dans les décombres. Mais les enquêteurs maintiennent un contact avec les familles », a poursuivi M. Shane.

Au terme de la découverte d’un deuxième corps dans les décombres mardi, ce sont maintenant cinq personnes qui sont toujours portées disparues. « Mais on ne peut pas exclure qu’on trouve d’autres victimes de la tragédie », a relevé le porte-parole du SPVM. Les personnes disparues viendraient notamment du Québec, de l’Ontario et des États-Unis.

Quant à la cause de l’incendie, elle demeure inconnue.

Les recherches se poursuivent

Les enquêteurs du SPVM et les pompiers de Montréal ont d’ailleurs poursuivi leurs recherches mercredi, dans une section du bâtiment qui n’avait pas encore pu être scrutée. Afin d’éviter que des intervenants risquent leur vie à fouiller dans les décombres du bâtiment, dont la structure pourrait s’effondrer à tout moment, ils ont utilisé une caméra spécialisée, une nacelle, une grue et un drone dans les derniers jours pour examiner l’intérieur de l’édifice.

Des morceaux de la structure ont été retirés progressivement, ce qui a permis la découverte d’une deuxième victime mardi. Les ouvriers se sont affairés mercredi à démanteler les deux cheminées encore debout « afin de sécuriser les lieux de travail et d’éviter qu’elles ne s’effondrent sur les intervenants durant les recherches », a indiqué le chef de division du Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) Martin Guilbault.

À terme, ce dernier entrevoit que les enquêteurs et les pompiers auront accès à « toutes les parties du bâtiment ». « Mais il faut y aller de façon très méthodique. Donc oui, ça va prendre un certain temps », a-t-il poursuivi, près d’une semaine après l’incendie. L’objectif de ce travail minutieux et patient est d’éviter de mettre en danger la vie des policiers et des pompiers, a-t-il rappelé.

Le SIM tente par ailleurs actuellement de colliger l’information « concernant les inspections [en matière de prévention des incendies] qui auraient été faites dans ce bâtiment-là » dans les dernières années.

La Ville de Montréal, quant à elle, n’a toujours pas répondu à une demande du Devoir, datant de lundi, concernant les inspections réalisées dans le bâtiment et les permis octroyés dans les dernières années à son propriétaire, Emile-Haim Benamor.

Mardi, à l’Assemblée nationale, le premier ministre, François Legault, et la ministre du Tourisme, Caroline Proulx, ont tous deux soulevé des questions relativement à l’état dans lequel se trouvait cet édifice au moment de l’incendie. « Que ce soit des Québécois ou des visiteurs qui étaient dans ce bâtiment-là, s’il y a des normes qui n’étaient pas suffisantes, c’est grave », a laissé tomber M. Legault.

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