Aucune autre victime retrouvée pour l’instant dans l’immeuble incendié du Vieux-Montréal

L’examen des restes de l’immeuble du Vieux-Montréal qui a été incendié jeudi dernier n’a pas permis de trouver de nouvelles victimes lundi.
Une grue sera utilisée mardi pour permettre aux équipes d’explorer de plus près certains secteurs de l’immeuble où des cadavres de victimes pourraient se trouver.
Six personnes sont toujours manquantes après le sinistre, a confirmé mardi matin l’inspecteur David Shane, du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), en mêlée de presse. Le corps d’une femme, dont l’identité n’a pas encore été annoncée, a été extirpé des restes de l’immeuble dimanche soir.
Le chef de division Martin Guilbault, du Service de sécurité incendie de Montréal (SSIM) a quant à lui expliqué que la veille, il a été impossible pour les diverses équipes d’entrer dans les décombres de l’immeuble situé à l’intersection de la rue du Port et de la Place d’Youville « en raison des risques d’effondrement de la structure incendiée ».
L’inspecteur Shane a indiqué que les autorités croient avoir été en mesure d’identifier les secteurs de l’immeuble où des cadavres de victimes pourraient se trouver. Des équipements, entre autres une grue, seront utilisés mardi afin que les équipes puissent s’approcher des décombres, sans toutefois pouvoir les parcourir à pied.
« Les policiers et les pompiers vont être à partir de la nacelle, parce qu’en ce moment, ce n’est pas sécuritaire pour eux de marcher, il y a des risques d’effondrement du sol », a expliqué l’inspecteur Shane.
« Donc la grue va les élever dans les airs et va les déposer le plus proche possible du sol. À l’aide de gaffes, de perches et de différents instruments, dont des caméras, (ils) vont être capables de fouiller dans les décombres à la recherche des victimes dans des endroits qui ont été ciblés par l’enquête. »
Les policiers ont repéré certains lieux d’intérêt à la suite d’une reconstitution qui leur a permis de déterminer où étaient les appartements et où se trouvaient probablement les personnes qui manquent à l’appel.
L’inspecteur Shane a aussi précisé que le travail est encore plus difficile vu l’état du bâtiment, notamment en raison de l’effondrement « en portefeuille » de la toiture jusqu’aux étages inférieurs.
« Il y a des endroits où la toiture est effondrée sur les étages et où les étages sont empilés les uns par-dessus les autres. On fait face à une scène de destruction », a-t-il résumé.
Lundi, le chef Guilbault avait rappelé que plusieurs étapes du démantèlement de l’édifice seraient nécessaires afin de donner un accès sécuritaire des lieux aux intervenants. Le travail complexe pourrait s’échelonner sur une à deux semaines.
Pour sa part, le directeur du SPVM, Fady Dagher, a déclaré que l’enquête pourrait bien être de nature criminelle, bien qu’il soit trop tôt encore pour supposer d’une hypothèse concernant la cause du brasier.
Identification des victimes
À la mêlée de presse de mardi, l’inspecteur Shane et le chef Guilbault étaient accompagnés de Géhane Kamel, coroner permanente chargée de l’investigation, et Suzanne Marchand, directrice générale principale du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale.
Mme Marchand a expliqué le travail qui attend les scientifiques afin d’identifier les victimes. Elle a souligné que pour éviter toute erreur, puisque plusieurs victimes sont impliquées, les experts auront besoin de confirmer l’identité des victimes grâce à deux méthodes, dont l’une devra être scientifique. Des tests par comparaison d’ADN et par analyse dentaire seront notamment effectués.
Pour faciliter le travail d’identification, les policiers vont donc demander aux familles des présumées victimes de leur fournir des objets susceptibles de contenir de l’ADN pour pouvoir effectuer des comparaisons.
« Il y aura des moyens de pouvoir rapidement confirmer l’identité des victimes, mais c’est sûr que l’état des corps amène une complexité lorsqu’ils ne sont pas dans un état de conservation parfait », a ajouté Mme Marchand.
La coroner Kamel a quant à elle expliqué que son rôle sera de travailler avec les policiers pour déterminer les causes et les circonstances des décès. « L’objectif principal de mon rôle est de fournir des réponses aux familles », a-t-elle mentionné.