Voler vers son avenir dans l’industrie aérospatiale

Amélie Revert
Collaboration spéciale
Les profils recherchés vont des techniciens en entretien d’aéronef aux mécaniciens, en passant par les pilotes d’avion et d’hélicoptère, les techniciens en avionique, les peintres d’avion et plus encore.
Photo: iStock Les profils recherchés vont des techniciens en entretien d’aéronef aux mécaniciens, en passant par les pilotes d’avion et d’hélicoptère, les techniciens en avionique, les peintres d’avion et plus encore.

Ce texte fait partie du cahier spécial Métiers, professions et carrières

La pénurie de main-d’oeuvre n’épargne pas l’industrie aérospatiale québécoise. Pour y faire face, Aéro Montréal a lancé une vaste campagne de sensibilisation pour attirer la relève vers des carrières parfois méconnues, mais aussi variées que l’ingénierie, la production, la maintenance… et bien plus encore !

 

« Les talents sont le nerf de la guerre : plus l’industrie aérospatiale se développe, plus ça attire d’autres entreprises pour s’implanter ici », croit Suzanne Benoît, présidente-directrice générale d’Aéro Montréal, un forum stratégique de concertation dont le mandat est d’améliorer la compétitivité et l’efficacité des acteurs locaux, surtout les PME, de fournir de l’aide à l’exportation et de faire rayonner davantage le secteur. Celui-ci comprend de grandes entreprises de renommée internationale comme Bombardier, Pratt Whitney et Airbus, mais aussi une quinzaine d’équipementiers et quelque 200 PME.

« Nous sommes face à un immense défi, car tout le monde ressent des besoins criants de main-d’oeuvre depuis deux ans », constate-t-elle. Dans les secteurs aérien et manufacturier, ce sont 38 000 postes qui vont en effet devoir être pourvus dans les dix prochaines années. « Nous allons avoir des départs à la retraite massifs à moyen terme, et il faut avoir le temps de faire les transferts de connaissances », poursuit-elle.

Cybersécurité et autonomie

C’est dans ce contexte qu’Aéro Montréal a entamé en 2022 une campagne de sensibilisation au long cours afin de former et de recruter à temps du personnel qualifié. Comme on peut le constater sur le site Web Ose l’aéro, pensé comme une porte d’entrée pour découvrir toutes les offres de diplômes et d’emplois dans le secteur aérospatial, les profils recherchés vont ainsi des techniciens en entretien d’aéronef aux mécaniciens, en passant par les pilotes d’avion et d’hélicoptère, les techniciens en avionique — ceux qui s’occupent des cockpits et sont les spécialistes des systèmes informatiques — et les peintres d’avion. En bref, la liste des métiers demandés est longue.

Suzanne Benoît confie par ailleurs que la cybersécurité en aérospatiale est porteuse d’avenir, mais qu’il est encore très compliqué de trouver des travailleurs compétents. « Si les PME veulent être capables de rester dans les chaînes d’approvisionnement des grands joueurs, elles doivent montrer patte blanche en matière de cybersécurité. Tout est numérique maintenant, et elles sont souvent les plus vulnérables en ce qui concerne les attaques informatiques », souligne-t-elle.

Parce que la mobilité aérienne avancée est un domaine qui va exploser dans les prochaines années, le secteur devrait également engager de nombreux opérateurs de drone. « Tout ce qui gravite autour des systèmes pour déployer l’autonomie, la décarbonation et l’électrification va être développé », précise la présidente-directrice générale d’Aéro Montréal.

Plus verte, plus inclusive

« Nous sommes une industrie très traditionnelle, et il faut arriver à s’adapter et à séduire les jeunes », fait remarquer Suzanne Benoît, bien consciente des enjeux de l’époque. Pour changer la perception que les jeunes générations ont quant à une industrie aérospatiale polluante et pour rendre les produits et les technologies plus verts, plus d’un milliard de dollars ont déjà été investis au Canada.

« Nous ne nions pas que prendre l’avion pollue, mais nous travaillons depuis une douzaine d’années sur des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Nous sommes très préoccupés par l’empreinte carbone », soutient-elle. De ce fait, les donneurs d’ordre vont de plus en plus exiger de leurs fournisseurs d’avoir des règles et des processus stricts : « Il s’agit notamment d’écoresponsabilité et de traçabilité d’un produit avec la provenance, les matières, etc. »

La diversité de genre et d’âge est aussi un aspect sur lequel veut insister Aéro Montréal. « Nous souhaitons retenir les travailleurs moins jeunes et nous voulons porter à l’attention des jeunes femmes toutes les possibilités de l’aérospatiale », signale enfin sa présidente-directrice générale.

L’aérospatiale québécoise en chiffres

Il y a actuellement 35 000 emplois dans le secteur au Québec.
Un travailleur sur 122 détient un emploi en aérospatiale au Québec. C’est, par exemple, vingt fois plus élevé qu’en France, et près de deux fois plus qu’aux États-Unis. Dans la grande région de Montréal, c’est même beaucoup plus. On compte 1 travailleur sur 65 qui exerce une profession dans l’aérospatiale.
Au Québec, 97 % de l’activité aérospatiale est concentrée dans le Grand Montréal.
Les ventes annuelles de l’aérospatiale représentent 15,2 milliards de dollars.
Source : Ministère de l’Économie et de l’Innovation, 2022

Ce contenu spécial a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.



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