Il n’est jamais trop tard pour s’orienter

Caroline Rodgers
Collaboration spéciale
En moyenne, une démarche de counseling peut nécessiter de six à huit rencontres. Une première rencontre d’évaluation permettra de dresser un plan d’intervention.
Photo: UQAM En moyenne, une démarche de counseling peut nécessiter de six à huit rencontres. Une première rencontre d’évaluation permettra de dresser un plan d’intervention.

Ce texte fait partie du cahier spécial Métiers, professions et carrières

Il n’est jamais trop tard pour changer d’emploi, de métier ou de carrière. Pour s’aider à mieux comprendre ce beau mélange que forment nos aspirations et nos aptitudes à la lumière de la réalité, il est préférable de rencontrer quelqu’un dont c’est l’expertise. À la Clinique carrière de l’UQAM, on peut consulter des conseillers finissants au baccalauréat en développement de carrière ou à la maîtrise en counseling de carrière.

En tant que jeune, mais aussi comme adulte, on a tout à gagner à entreprendre ce processus de réflexion avant de prendre des décisions importantes pour la suite de notre vie professionnelle.

« Une démarche de counseling est axée sur l’individu et intègre de nombreuses facettes pour permettre d’avoir une meilleure compréhension de son potentiel pour être en mesure de prendre des décisions mieux éclairées dans notre monde rempli d’incertitudes », dit Emmanuelle Desrosiers, conseillère d’orientation et gestionnaire principale de la Clinique carrière de l’UQAM.

Une démarche globale

Cette meilleure compréhension de soi intègre de nombreux facteurs de la personne : valeurs, aptitudes, compétences, personnalité, facteurs de réalité et enjeux de santé mentale ou physique. La Clinique reçoit des gens qui ont déjà eu, dans le passé, des diagnostics d’épuisement professionnel, de dépression ou d’anxiété, entre autres. La démarche prendra en compte le contexte familial et financier de la personne, la région où elle habite ainsi que d’autres facteurs et enjeux à considérer pour en arriver à un projet qui tient la route.

« C’est un processus qui se veut global et qui apporte une réflexion approfondie que l’on n’a pas toujours la chance de faire quand on se retrouve tout seul à faire des recherches devant son ordinateur », ajoute Emmanuelle Desrosiers.

Quel que soit notre âge, ce processus ne peut que s’avérer bénéfique. La Clinique reçoit même des gens qui arrivent à l’âge de la retraite et sont un peu déboussolés devant cette nouvelle étape de leur vie qui approche.

« Il n’y a pas d’âge pour s’orienter, dit Louis Cournoyer, professeur en développement et counseling de carrière, et directeur de la maîtrise en counseling de carrière. À tous les âges de la vie, on cherche un sens à celle-ci, et c’est cela, le counseling. C’est une relation d’aide personnalisée axée sur la carrière. Quand on est jeune, ça peut être par rapport à notre place à prendre dans le monde ; en mi-carrière, cela peut être parce qu’on ne sait plus trop si ce qu’on fait nous convient ; et à l’approche de la retraite, on peut aider les gens à se trouver un projet réaliste, réalisable et plein de sens pour eux. »

En moyenne, une démarche peut nécessiter de six à huit rencontres. À la Clinique carrière, les frais de consultation sont de 50 $ par rencontre, offerte en personne ou en virtuel. Une première rencontre d’évaluation permettra de dresser un plan d’intervention.

« Le but de la démarche, c’est qu’à la fin, la personne saura non seulement ce qu’elle veut faire et être, mais aussi, pourquoi, ajoute Louis Cournoyer. C’est très important d’être en mesure de se l’expliquer, de comprendre nos choix à la lumière de notre personnalité. »

En 2023, la discipline a évolué et fait appel à une multitude d’approches allant bien au-delà des tests de personnalité. « Ce qui est central, dans les approches contemporaines, c’est qu’elles donnent le plein pouvoir à la personne. On est loin de simplement passer un test qui dit aux gens quoi faire. On part du principe que le conseiller est l’expert du processus, et le client est l’expert du contenu. Ils doivent faire alliance, et le rôle du conseiller est d’aider la personne à mieux s’explorer, se comprendre. »

Pénurie de conseillers et conseillères

En cette époque tumultueuse dans le monde professionnel, alors que la pandémie a incité bien des gens à remettre leurs choix antérieurs en question et à changer de plans d’avenir, les conseillers en orientation ne chôment pas, et comme c’est le cas dans bien des domaines, il y a une pénurie. C’est donc le plein-emploi pour ces diplômés, qui n’ont qu’à choisir leur milieu de travail.

En effet, si on a souvent en tête l’image d’un conseiller d’orientation dans une école, dans les faits, c’est une minorité qui travaille en milieu scolaire, selon Louis Cournoyer.

« On retrouve des conseillers d’orientation au sein d’organismes d’insertion professionnelle, en santé et services sociaux, en pratique privée en entreprise. Bref, nos étudiants peuvent effectuer leur stage et travailler dans ces milieux », dit-il.

Pour porter le titre de « conseiller en orientation », il faut détenir une maîtrise en counseling et être membre de l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec. Les diplômés du baccalauréat portent d’autres titres, tels que conseillers en développement de carrière, en emploi ou en formation scolaire.

Ce contenu spécial a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

À voir en vidéo