Petit guide des précautions à prendre en cette période de froid extrême

Les vagues de froid polaire comme celle que nous traversons cette fin de semaine peuvent occasionner d’importants défis, particulièrement pour les populations plus vulnérables telles que les aînés et les personnes en situation d’itinérance. Le Devoir vous propose donc les recommandations d’institutions et d’organismes qualifiés à suivre pour surmonter la situation tout en gardant son sang-froid.
Consommation d’électricité
Alors que la température ressentie frôlait les -40 °C, vendredi soir, vers 18 h, Hydro-Québec enregistrait près de 42 500 mégawatts de demande d’électricité, ce qui correspond à une pointe record, qui dépasse donc les 40 500 mégawatts atteints en janvier 2022.
Afin d’éviter la congestion du réseau, la société d’État recommande à tous ses clients de réduire le chauffage d’un à deux degrés Celsius, ainsi que leur utilisation d’eau chaude et de gros appareils électroménagers. Hydro-Québec affirme que les mesures suggérées contribueront à « diminuer nos importations d’électricité moins propre en provenance des réseaux voisins ».
Elle invite aussi ses clients à employer ses outils visant à atténuer la demande en période de pointe, notamment « la tarification dynamique, les défis Hilo et les programmes de réduction destinés aux PME et aux grandes entreprises industrielles ». D’ailleurs, à l’instar de sa clientèle, la société d’État réduira le chauffage et limitera l’éclairage dans tous ses locaux au Québec.
Attention aux tuyaux gelés
CAA-Québec indique qu’il faut agir « rapidement » dès que l’on soupçonne qu’un de nos tuyaux est gelé. « Un tuyau qui rompt peut entraîner un important dégât d’eau… et bien des dommages ! » indique l’organisme sur son site Web, qui rappelle que ce ne sont pas toutes les polices d’assurance qui couvrent ce genre de dommages.
Lorsqu’un tuyau gèle, il faut d’abord le repérer. « Les canalisations se trouvant près des murs extérieurs, par exemple, sont plus susceptibles de geler, particulièrement lorsqu’il s’agit de murs exposés au nord », précise CAA-Québec. Évidemment, une formation de givre autour d’un tuyau peut indiquer qu’il est gelé à cet endroit précis.
CAA-Québec recommande à la population, pour dégeler un tuyau, d’utiliser un séchoir à cheveux ou d’autres outils sécuritaires similaires qui pourraient faire en sorte de le chauffer progressivement. Il faut ensuite ouvrir le robinet et déplacer le séchoir lentement sur la partie gelée.
Pour prévenir ce genre de problèmes de plomberie, toujours selon CAA-Québec, il convient d’améliorer l’isolation de ses tuyaux de façon permanente en installant des gaines de mousse autour de ceux-ci, en entourant la canalisation plus susceptible de geler de bandes isolantes ou en enroulant un câble chauffant autour de certains tuyaux.
Éviter les engelures
Le gouvernement du Québec rappelle, dans la section Santé de son site Web, que les températures actuelles posent un risque « accru » d’engelure. « La peau exposée au froid peut geler en 10 à 30 minutes (ou plus rapidement si les vents sont forts) », est-il indiqué.
Les engelures touchent principalement les extrémités du corps humain qui sont les plus souvent exposées au froid, comme le bout des doigts. Dans la plupart des cas, il s’agit d’engelures « superficielles » : la peau rougit, picote, devient relativement insensible ou forme de petits renflements. Les engelures « profondes » surviennent lorsque la peau devient beaucoup plus froide et blanchit ou devient cireuse.
D’après Info-Santé, lorsqu’on subit une engelure, on doit enlever ses vêtements humides ou mouillés une fois au chaud et appliquer de l’eau tiède sur la zone touchée. Si l’engelure est profonde, une consultation avec un médecin peut devenir nécessaire.
Pour les personnes en situation d’itinérance
Des Montréalais pourraient être tentés de diriger des personnes en situation d’itinérance vers le métro de Montréal ou d’autres lieux publics intérieurs. Or, la Ville indique que « les stations de métro ne sont pas des lieux adaptés pour accueillir des personnes en situation d’itinérance, notamment en raison de l’absence d’espaces sanitaires, d’accès à l’eau et d’intervenants sociaux ».
Catherine Cadotte, l’attachée de presse de la mairesse de Montréal, soutient « que tout indique qu’il y a encore de la place dans les ressources appropriées » et qu’il n’y a donc « aucune raison pour les personnes en situation d’itinérance de rester dehors ». Rappelons que la Ville de Montréal a ouvert, cette semaine, deux haltes chaleur temporaires, soit au YMCA centre-ville (Ville-Marie) et au Centre du Plateau (Le Plateau-Mont-Royal).
L’Équipe mobile de médiation et d’intervention sociale de Montréal et le Service de police de la Ville de Montréal devraient toutefois « diriger les gens vers un lieu au chaud » si les refuges débordaient, ajoute Mme Cadotte. Des équipes « assurent également un soutien aux sans-abri dans le métro de Montréal pour les diriger vers les ressources existantes et adaptées ».
Pour nos amis les animaux
La Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) de Montréal rappelle que même nos animaux les plus enclins à aller à l’extérieur, tout particulièrement les chats, devraient autant que possible rester à l’intérieur, au chaud et au sec, en période de grand froid.
Certains animaux, comme les chiens, doivent néanmoins sortir, ne serait-ce que pour faire leurs besoins. « Après la marche, rincez ou essuyez ses pattes avant qu’il ne se les lèche. Si votre animal a le poil long, vous pouvez faire couper l’excès de poils autour de ses griffes et de ses coussinets, afin d’enlever la neige plus facilement et de mieux le nettoyer », indique la SPCA.
Il est également recommandé de mettre des bottes à son chien, ainsi que de lui faire porter un chandail ou un manteau s’il a le poil court. Tout de même, puisqu’il importe de moins sortir ses animaux à l’extérieur en de pareilles températures, la SPCA souligne que « 15 minutes d’entraînement mental équivalent à environ 1 h de marche » et conseille à ses abonnés, sur Facebook, différents types de jeux ou de « séances d’obéissance » avec leur ami canin.