Le front commun syndical rejette l’offre de Québec au secteur public

Le front commun souligne qu’il y a une «pénurie de main-d’oeuvre historique» dans plusieurs secteurs, non seulement en santé, mais aussi en éducation. Pour attirer et retenir des travailleurs, il faudra améliorer leurs conditions de travail, fait-il valoir.
Petro Feketa Getty Images Le front commun souligne qu’il y a une «pénurie de main-d’oeuvre historique» dans plusieurs secteurs, non seulement en santé, mais aussi en éducation. Pour attirer et retenir des travailleurs, il faudra améliorer leurs conditions de travail, fait-il valoir.

Après la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), c’est au tour du front commun intersyndical du secteur public de rejeter les offres de Québec en vue du renouvellement des conventions collectives.

Le front commun est composé de la CSN (Confédération des syndicats nationaux), de la CSQ (Centrale des syndicats du Québec), de la FTQ (Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec) et de l’APTS (Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux), qui représentent ensemble quelque 420 000 travailleurs des secteurs public et parapublic.

Chacune des organisations qui composent le front commun a rejeté à l’unanimité l’offre gouvernementale dans son instance respective, a-t-on précisé mercredi.

La semaine dernière, c’est la FIQ, qui représente la grande majorité des infirmières, infirmières auxiliaires et autres professionnelles en soins, qui avait rejeté l’offre de Québec. Ce syndicat représente 80 000 membres.

Augmentations, inflation et conditions

 

Québec a offert des augmentations salariales de 9 % sur cinq ans, plus un montant forfaitaire de 1000 $, plus une somme équivalant à 2,5 % réservée à des « priorités gouvernementales ». Le gouvernement affirme ainsi présenter une offre qui équivaut à 13 % sur cinq ans.

Le front commun réclame 100 $ par semaine d’augmentation ou l’indice des prix à la consommation (IPC) plus 2 % pour la première année des contrats de travail — selon la formule la plus avantageuse pour les travailleurs —, puis l’IPC plus 3 % pour la deuxième année et l’IPC plus 4 % pour la troisième.

Le front commun affirme que Québec « offre ni plus ni moins qu’un appauvrissement aux travailleuses et aux travailleurs en leur présentant des augmentations de salaire qui ne couvrent même pas celle du coût de la vie ».

Il souligne qu’il y a une « pénurie de main-d’oeuvre historique » dans plusieurs secteurs, non seulement en santé, mais aussi en éducation.

Pour attirer des travailleurs, voire les retenir, il faudra améliorer leurs conditions de travail et leurs conditions d’exercice, a fait valoir le front commun.

De son côté, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, avait défendu son offre, lors de sa présentation le 15 décembre, comme une qui « est à la hauteur de l’inflation prévue ».

La ministre LeBel avait également rappelé qu’il faut revoir l’organisation du travail, qui pose problème notamment dans le domaine de la santé.

Québec avait aussi proposé la formation de forums de discussions, dans les domaines scolaire et des soins, ce que les organisations syndicales ont rejeté, en affirmant que les problèmes étaient connus et que c’est aux solutions qu’il fallait maintenant s’attaquer.

Les négociations à la table centrale doivent débuter sous peu. C’est là que sont négociés les salaires, le régime de retraite, les assurances collectives, les droits parentaux et les disparités régionales, soit les questions qui concernent tous les secteurs.

Les conventions collectives des secteurs public et parapublic arriveront à échéance le 31 mars prochain.

À voir en vidéo