La fruiterie Tsikinis signe un nouveau bail

En décembre dernier, de nombreux résidents de Villeray s’étaient portés à la défense de la fruiterie Tsikinis, connue pour offrir des prix abordables à ses clients dans un secteur de Montréal en plein embourgeoisement.
Valérian Mazataud Le Devoir En décembre dernier, de nombreux résidents de Villeray s’étaient portés à la défense de la fruiterie Tsikinis, connue pour offrir des prix abordables à ses clients dans un secteur de Montréal en plein embourgeoisement.

La fruiterie Tsikinis, considérée par plusieurs résidents de Villeray comme une institution du quartier, pourra continuer de fonctionner pendant au moins trois ans. Plusieurs craignaient que le commerce doive fermer ses portes en raison d’une forte augmentation de son loyer.

Le propriétaire du commerce de proximité, Stylianos Merkouris, a confirmé au Devoir avoir signé mardi un nouveau bail de trois ans, « avec option de cinq », au terme de négociations avec le propriétaire du bâtiment où loge cette fruiterie. Le commerçant n’a toutefois pas voulu préciser quel sera le nouveau loyer inscrit à ce bail, qui commencera le 1er août. « Je pense que je serai capable de le payer », a-t-il dit, tout en confirmant que son loyer augmentera. « C’est correct », a-t-il ajouté, au sujet de cette hausse de ses frais mensuels.

3000 $
C’est le montant que payait le propriétaire de la fruiterie pour son loyer avant la hausse.

En décembre dernier, de nombreux résidents de Villeray s’étaient portés à la défense de la fruiterie Tsikinis, connue pour offrir des prix abordables à ses clients dans un secteur de Montréal en plein embourgeoisement. Ils craignaient alors que ce commerce alimentaire doive fermer ses portes en raison d’une hausse importante de son loyer. Un groupe Facebook baptisé « Sauvons Tsikinis » a vu le jour dans la foulée, attirant l’intérêt de 160 internautes, tandis qu’un résident est allé jusqu’à envoyer des lettres aux élus municipaux du secteur pour les inciter à adopter des mesures pour protéger les commerçants.

Ces derniers ne disposent pas actuellement des mêmes protections que les locataires dans le milieu résidentiel. Les propriétaires de baux commerciaux peuvent ainsi augmenter comme bon leur semble les loyers de leurs locataires au terme d’un bail.

Gerardo Rubino, qui est président de l’entreprise possédant le bâtiment où loge la fruiterie Tsikinis, avait indiqué au Devoir le mois dernier que le commerçant débourse actuellement 3000 $ par mois pour son loyer. Il s’agirait d’un montant bien en dessous de la moyenne du marché, selon lui.

« Si on regarde les prix actuels, elle devrait payer entre 5000 $ et 6000 $ », avait alors déclaré M. Rubino, en référence à cette fruiterie, située sur la rue Jarry Est.

Des résidents avaient pour leur part soulevé la possibilité que M. Rubino ait tenté d’inciter le propriétaire de la fruiterie Tsikinis à fermer ses portes pour favoriser une nouvelle fruiterie ouverte à proximité par son beau-frère François-Karl Viau et baptisée Fraîchement bon. Des informations qu’ont démenties les deux hommes.

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