Du financement pour un lieu rassembleur francophone à Toronto?

La directrice générale du Centre francophone du Grand Toronto, Florence Ngenzebuhoro
Photo fournie par Florence Ngenzebuhoro La directrice générale du Centre francophone du Grand Toronto, Florence Ngenzebuhoro

Le Centre francophone du Grand Toronto réalisera une étude de faisabilité pour déterminer s’il y a un besoin pour un centre communautaire rassembleur pour les Franco-Torontois, et si oui, pour comprendre quelles formes il pourrait prendre. L’organisme se verra octroyer près de 100 000 $ par Patrimoine canadien pour réaliser l’étude, a annoncé la ministre des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor, qui était en visite au centre lundi matin.

Le centre sert, depuis les années 1970, les quelque 65 000 francophones de la grande région de Toronto. Il offre entre autres des services de santé, d’aide juridique et d’accès au logement. Selon Patrimoine canadien, l’étude permettra de déterminer si le projet du centre devrait mener à l’ouverture d’un ou de plusieurs espaces communautaires. En entrevue, la directrice générale du centre, Florence Ngenzebuhoro, indique qu’elle préférerait avoir un unique lieu de rassemblement.

« Il y a plusieurs organisations [francophones] à Toronto, mais à ce jour, nous n’avons pas de lieu de rassemblement communautaire comme la Maison de la francophonie d’Ottawa », explique Florence Ngenzebuhoro. Un projet est toutefois en cours à Toronto pour une Maison de la francophonie. La directrice générale soutient que les consultants engagés dans le cadre de l’étude de faisabilité rencontreront les membres du comité directeur de la Maison.

Plus tôt lundi, Kip Daechsel, le président du comité directeur de la Maison de la francophonie de Toronto, a indiqué au Devoir ne pas avoir eu vent de l’annonce au Centre francophone du Grand Toronto. Il y a quelques semaines, Patrimoine canadien lui a confirmé qu’il n’y avait pas de projets concurrents au sien. La ministre des Langues officielles n’a pas donné de nouvelles informations au sujet de la Maison de la francophonie de Toronto et n’a pas laissé entendre que le projet du Centre francophone aurait un impact sur cette dernière.

Vision commune

Florence Ngenzebuhoro espère que l’étude de faisabilité permettra de « dégager une vision commune » pour un lieu rassembleur attendu depuis longtemps par plusieurs acteurs de la communauté franco-torontoise. « Ce n’est pas faisable d’avoir plusieurs visions », dit-elle. Car en plus du projet de la Maison de la francophonie, un autre projet est évalué depuis un certain temps : un carrefour d’organismes et de partenaires francophones géré par l’Université de l’Ontario français. Les instigateurs du projet ont toutefois affirmé au site Web ONfr+ en 2020 que ce carrefour ne verrait pas le jour avant au moins 2027.

Il y a plusieurs organisations [francophones] à Toronto mais à ce jour nous n’avons pas de lieu de rassemblement communautaire comme la Maison de la francophonie d’Ottawa

 

La directrice générale espère que l’étude de faisabilité permettra de déterminer deux ou trois options possibles pour le centre communautaire. Le Centre francophone ferait par la suite du démarchage pour obtenir les fonds. « On s’est dit, faisons une recherche, parlons aux uns et aux autres et voyons où ça s’en va », explique Florence Ngenzebuhoro. « Le centre francophone est l’initiateur, mais au bout du compte, c’est un projet de la communauté », poursuit la directrice générale.

Ce reportage bénéficie du soutien de l’Initiative de journalisme local, financée par le gouvernement du Canada.

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