2022 dans l’oeil d’Adil Boukind

Les photographes posent un regard très personnel sur l’actualité. Nous leur avons demandé de choisir leurs meilleures photos de l’année qui s’achève… pour le moins haute en émotions. Des moments touchants, pris sur le vif, jusqu’aux voyages dans le sous-continent indien, voici la sélection d’Adil Boukind.

1 29 juillet | Fin juillet, c’était le calme avant la tempête pour Arcade Fire. Un mois plus tard, le chanteur du groupe, Win Butler, était la cible d’accusations d’inconduites et d’agression sexuelle dans un article du magazine Pitchfork. Le 29 juillet, le groupe était sur la scène d’Osheaga, en remplacement des Foo Fighters, dont le batteur Taylor Hawkins était décédé au printemps. « J’aime l’éclairage et la composition de l’image, explique Adil Boukind. La position des membres du groupe décrit bien l’ambiance du retour des concerts. » C’était en effet la première mouture d’Osheaga depuis la pandémie. Adil Boukind Le Devoir
2 12 février | Quelques semaines après l’arrivée du grand convoi de manifestants contre les mesures sanitaires à Ottawa, des milliers de contestataires sont descendus dans les rues de Villeray, à Montréal. Brandissant des drapeaux canadiens, scandant « Liberté ! », ils exigeaient la fin des mesures sanitaires au Québec. Ces manifestants étaient d’ailleurs beaucoup plus « tranquilles » que ceux qui étaient présents dans la capitale fédérale, précise Adil Boukind. Une contre-manifestation, contre la présence de ces protestataires, s’est également organisée au parc Jarry, et aucun débordement n’a été observé. Adil Boukind Le Devoir
3 8 avril | Après un mois et demi d’attente déchirante, Olena Shapovalova, qui habite la Rive-Sud, a enfin pu prendre dans ses bras sa mère, sa soeur Raisa, le mari de celle-ci, Igor, et cinq de ses nièces. Ces derniers l’ont retrouvée à l’aéroport de Montréal, après avoir fui la guerre en Ukraine. « C’est pendant ce type d’affectations que l’on se sent privilégié d’être photographe et de témoigner de ces événements, raconte Adil Boukind. Une dame proche de nous, qui ne savait pas exactement ce qui se déroulait devant ses yeux, n’a pas pu retenir ses larmes en voyant Olena et sa famille. » Adil Boukind Le Devoir
4 13 octobre | Le Devoir était en Inde, cet automne, afin d’y effectuer divers reportages sur la santé et l’environnement, entre autres. De passage au pied de la montagne de déchets de Ghazipur, à Delhi, Adil Boukind a croisé ces enfants qui jouaient sur le toit d’un bidonville. « Bien que, dans ma jeune carrière, je me sois rendu dans plusieurs pays pour documenter des conditions de vie précaires, aucun de ces lieux n’arrive à la cheville du niveau d’insalubrité de Ghazipur, dit-il. En renvoyant mes photos, je n’ai pas pu retenir un frisson. » Adil Boukind Le Devoir
5 21 octobre | « Les fermiers de l’État du Karnataka sont particulièrement touchés par les dérèglements climatiques, et surtout par les fortes pluies », explique Adil Boukind. En visite dans ce territoire du sud de l’Inde, il estime avoir capturé « un beau moment pour parler d’un sujet triste ». Adil Boukind Le Devoir
6 31 octobre | De nombreux Népalais affluent chaque année au Qatar pour y travailler, souvent dans des conditions atroces. Ils ont été encore plus nombreux à s’y rendre cette année, dans les phases finales des travaux pour la Coupe du monde. Adil Boukind s’est rendu au Népal afin de rencontrer ces travailleurs « éclopés », de retour chez eux, quelques jours avant le tournoi. Rajesh Kumar Dhami, un homme de 47 ans, est devenu tétraplégique à la suite d’un accident survenu dans le centre-ville de Doha. Adil Boukind Le Devoir
7 4 octobre | « Le Gange n’était pas encore complètement rentré dans son lit après la dernière mousson », indique Adil Boukind. Le photographe s’était rendu dans la ville de Varanasi, dans le nord de l’Inde. Considérée comme la capitale spirituelle du pays, Varanasi attire chaque année des pèlerins hindous qui viennent se baigner dans le Gange et pratiquer des rituels funéraires. Adil Boukind Le Devoir
8 1er juin | Adil Boukind estime que ce portrait de l’acteur américano-danois Viggo Mortensen est « l’un des meilleurs » de sa carrière. L’acteur était de passage au Musée des beaux-arts de Montréal, pour la première québécoise du film « Les crimes du futur », de David Cronenberg, dans lequel il tient le rôle principal. « M. Mortensen est l’un de mes acteurs préférés, et je dois dire que j’avais un peu de pression, car je savais que la photo devait faire la une, raconte le photographe. À cela s’ajoutait le fait que la lumière n’était très pas bonne. Mais les étoiles se sont alignées en ma faveur : mon collègue Valérian Mazataud m’a prêté un flash que j’avais oublié d’apporter avec moi, et l’attachée de presse a bien voulu que je prenne Viggo à part ! » Adil Boukind Le Devoir

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