L’archéologue Laurent Girouard est décédé

L’archéologue et cofondateur, de la Revue d’études autochtones, (autrefois Recherches Amérindiennes au Québec), Laurent Girouard, est décédé le 20 décembre après avoir demandé l’aide à mourir. Laurent Girouard a « initié un courant d’archéologie québécoise dans les années 1960, entre autres à Pointe-du-Buisson et à Mandeville », précise à son sujet Gérald Mc Kenzie, qui a aussi côtoyé Laurent Girouard aux éditions Parti Pris, dont Girouard a été le fondateur et premier directeur. . « Il a mis sur pied avec ses collègues La Société d’archéologie préhistorique du Québec ce qui marqua un moment important dans l’archéologie des autochtones d’Amérique du Nord », ajoute-t-il.
Alors que Laurent Girouard a cofondé la revue d’Études autochtones avec l’anthropologue Sylvie Vincent, c’est aussi avec elle qu’il a travaillé, à la fin de sa vie, avec les Innus de Uashat-Itum. « Il a cartographié pour les Innus de la Côte-Nord les endroits où vivaient leurs ancêtres », ajoute Gérald Mc Kenzie. Ces recherches permettaient d’asseoir certaines revendications, notamment dans le cadre de poursuites juridiques.
À ses débuts, la Revue d’Études autochtones assumait davantage le rôle de bulletin de liaison. « La naissance de ce bulletin s’inscrivait dans un contexte sociopolitique où l’affirmation de l’identité québécoise s’imposait davantage, tout en s’arrimant à la volonté de mieux connaître les Premières Nations et les Inuits », relève-t-on dans l’introduction au numéro de la revue consacré en 2013 à Laurent Girouard.
« L’apport de Laurent Girouard à la méthodologie, à la recherche et à la réflexion entourant la discipline scientifique est incontesté. Cet apport est aussi marqué par un je ne sais quoi de politique et une position bien claire, qui semble teinter chacun des gestes et des prises de parole de l’homme… », écrit à son sujet, dans le même numéro, Caroline Nantel, qui était jusqu’à tout récemment directrice du musée d’archéologie de Pointe-du-Buisson.
Discret et érudit
Bien que souvent discret, Laurent Girouard pouvait être « disert, passionné, érudit », soulignait en 2013 Sylvie Vincent, également décédée récemment.
Le chanteur Paul Piché a quant à lui d’abord connu Laurent Girouard comme professeur d’archéologie pour ensuite le suivre dans le cadre de fouilles archéologiques.
Piché, toujours dans le numéro de Revue d’Études autochtones consacré à Laurent Girouard, a vu en lui « l’archéologue patient, méticuleux et engagé qu’on connaît, mais aussi, le littéraire, l’organisateur, le militant, le scientifique, et même le maçon appliqué dans la restauration d’une maison historique ».