«Gaslighting», le mot de l’année selon Merriam-Webster

L’entreprise américaine Merriam-Webster, qui publie notamment le célèbre dictionnaire anglophone du même nom, a révélé mardi que gaslighting était son « mot de l’année ». Il figurait parmi les terme les plus recherchés en ligne en 2022. Les équivalences en français demeurent toutefois plus méconnues.
« À cette époque de désinformation — des fake news, des théories du complot, des trolls sur Twitter et des deepfakes —, le gaslighting est devenu un mot d’actualité », a indiqué Merriam-Webster.
Leur dictionnaire définit le mot comme « l’acte ou la pratique de tromper grossièrement quelqu’un, en particulier pour son propre avantage ». Merriam-Webster affirme que les recherches en ligne pour ce mot ont augmenté de 1740 % l’an dernier.
Le terme gaslighting a d’abord été popularisé par le film Gaslight (1944) de George Cukor, adapté d’une pièce de 1938, où un homme (Charles Boyer) manipulait sa femme (Ingrid Bergman) et lui faisait croire qu’elle devenait folle afin de lui voler ses bijoux.
Le terme a ensuite été repris dans différents domaines, notamment en psychologie — par certains auteurs seulement, il ne désigne pas une condition officiellement reconnue — et dans les études féministes.
En 2017, l’Office québécois de la langue française (OQLF) a proposé l’expression « détournement cognitif », en réponse à la popularité grandissante du terme anglophone au milieu des années 2010.
L’OQLF définit l’expression comme de la « manipulation visant à faire douter une personne d’elle-même en ayant recours au mensonge, au déni, à l’omission sélective ou à la déformation de faits, et ce, afin de tirer profit de l’anxiété et de la confusion ainsi générées ».
Radio-Canada a également proposé le terme « décervelage », en 2018. Le dictionnaire Larousse définit ce mot comme une « action d’enlever à quelqu’un toute capacité de raisonner juste ».
Parmi les autres « mots de l’année » 2022, Merriam-Webster a également noté « oligarque », « Omicron » et « reine consort ».