Meta autorise des publicités ouvertement homophobes

Sur sa plateforme de création publicitaire, Meta précise que «les publicités ne doivent pas discriminer ou encourager la discrimination sur la base de caractéristiques personnelles telles que […] l’orientation sexuelle».
Photo: Chris Delmas Agence France-Presse Sur sa plateforme de création publicitaire, Meta précise que «les publicités ne doivent pas discriminer ou encourager la discrimination sur la base de caractéristiques personnelles telles que […] l’orientation sexuelle».

Le groupe Meta, qui comprend Facebook et Instagram, continue à faire circuler des publicités anti-LGBTQ+ malgré sa politique contre les discours haineux et engrange quelques centaines de dollars au passage, dénonce un organisme de surveillance des médias.

Media Matters for America indique avoir recensé depuis septembre plus d’une centaine de publicités circulant sur les réseaux sociaux de Meta faisant référence au terme grooming. Cette théorie, mise en avant par la droite conservatrice américaine, insinue que les personnes de la communauté LGBTQ+ constitueraient une menace pour les mineurs et chercheraient à les endoctriner.

« Cette rhétorique a coïncidé avec une poussée conservatrice visant à créer une législation qui supprime les droits des personnes LGBTQ+, en particulier des personnes transgenres », rappelle Media Matters.

Selon l’organisme américain, entre le 6 septembre et le 12 octobre dernier, Meta aurait retiré 40 de ces contenus, mais 19 autres se seraient ajoutés dans le même temps.

En se basant sur les données de Dewey Square Adwatch, Media Matters estime que ces publicités auraient permis de générer au moins 13 600 $US et plus d’un million d’impressions (nombre de fois qu’un de ces contenus apparaît sur l’écran d’un internaute).

Modération

 

Parmi les publicités analysées par Media Matters, deux ont été diffusées par le candidat républicain au Sénat de l’Illinois, Philip Nagel, entre le 4 et le 13 octobre. Il y affirme, en vidéo, qu’il en a « marre de la perversion maladive qui est imposée à nos enfants » par « une classe politique pleine de pédophiles et de groomer ». Une version de la vidéo, publiée le 7 juin et qui cette fois-ci ne fait pas partie d’un contenu publicitaire, continue d’ailleurs de circuler sur Facebook.

Dans une autre publicité diffusée sur Instagram et Facebook à la mi-septembre, un groupe d’étudiants conservateurs, Turning Point USA, a relayé un tweet de l’activiste conservatrice Candace Owens dans lequel on peut lire : « Je n’ai aucune patience pour ce mouvement de grooming d’enfants. » Dans un commentaire accompagnant la publication, le groupe conservateur demande aux internautes de « protéger [leurs] enfants ».

Sur sa plateforme de création publicitaire, Meta précise que « les publicités ne doivent pas discriminer ou encourager la discrimination sur la base de caractéristiques personnelles telles que […] l’orientation sexuelle ».

Cette règle est la même pour les publications non payantes sur ses réseaux. Pourtant, plusieurs commentaires haineux ciblant en nombre la communauté LGBTQ+ passent à travers les mailles du filet de la modération, malgré des signalements, révélait La Presse canadienne en février dernier.

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