ArriveCan copiée en un week-end par deux compagnies technos

Le Canada a-t-il payé trop cher l’application controversée ArriveCAN ? Choquées par les dépenses de dizaines de millions de dollars du fédéral, deux compagnies technos ont reproduit la plateforme en une fin de semaine pour démontrer qu’elle pouvait être développée rapidement et à moindre coût.
La compétition de programmation que se sont lancée les torontoises TribalScale et Lazer Technologies a été achevée lors de la fin de semaine de l’Action de grâce. Alors que la première a rassemblé plusieurs membres de son équipe pour boucler l’application en deux jours, la deuxième a compté sur un seul de ses employés.
Lazer Technologies a publié un guide vidéo d’utilisation de son application et a rendu public son code source. Vu ce temps record de mise au point, l’entreprise précise que l’outil ne comporte pas toutes les caractéristiques d’ArriveCAN (la traduction en français, la numérisation du passeport ou encore des fonctions d’accessibilité). TribalScale a également publié une vidéo de démonstration de sa plateforme.
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Ce texte fait partie de notre section Vigie numérique.Même si le cofondateur de l’entreprise Lazer Technologies Zain Manji reconnaît que produire une plateforme sûre destinée à être utilisée aux frontières canadiennes est difficile, il juge que la facture de « 54 millions de dollars semble exagérée ».
Le Globe and Mail a révélé la semaine dernière que les dépenses liées à la création et à la maintenance d’ArriveCAN devraient dépasser 54 millions de dollars cette année, soit plus du double annoncé par le gouvernement fédéral l’été dernier. La plateforme numérique, dont l’utilisation est facultative depuis le 1er octobre, a causé de nombreux maux de tête aux voyageurs arrivant au Canada en leur imposant notamment une quarantaine non nécessaire.
Des technologies gouvernementales à revoir ?
Avec la création éclair de ces applications, les entreprises technos espèrent que ce sera l’occasion de remettre en question l’efficacité des ressources numériques et des partenaires sollicités par le gouvernement. Elles souhaitent également des outils technologiques « à un coût plus raisonnable pour les contribuables ».
TribalScale a profité de ce coup d’éclat numérique pour annoncer le lancement du Consortium canadien des technologies. Ce regroupement offrira des conseils gratuits « à tous les niveaux du gouvernement canadien, dans tout le pays, sur toutes les questions numériques actuelles ou futures », a expliqué par communiqué son p.-d.g., Sheetal Jaitly. La première réunion de ce consortium aura lieu vendredi.