La grève pour le climat force la fermeture de bureaux de vote dans les universités

Lors des élections générales de 2018, 43 634 étudiants avaient exercé leur droit de vote dans un établissement postsecondaire québécois.
Photo: Graham Hughes Archives La Presse canadienne Lors des élections générales de 2018, 43 634 étudiants avaient exercé leur droit de vote dans un établissement postsecondaire québécois.

La première journée de vote des étudiants a été perturbée dans au moins une dizaine d’établissements collégiaux et universitaires de la province en raison des grèves organisées dans le contexte de la marche pour le climat, entraînant la fermeture de plusieurs bureaux de vote.

Vendredi marquait la première journée de vote sur les quatre prévues d’ici au 29 septembre dans les universités et les cégeps de la province dans le cadre des élections générales québécoises. Joint par Le Devoir, le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) indiquait cependant qu’en fin d’après-midi, une dizaine d’universités et cégeps avaient communiqué avec lui « pour annuler la journée de vote » dans leur campus.

Cette situation s’explique par la grève d’une journée organisée vendredi par 146 000 étudiants et 15 000 travailleurs des quatre coins de la province dans le cadre du mouvement international Fridays for Future, qui réclame des actions politiques concrètes dans la lutte contre les changements climatiques.

La plupart des établissements qui ont fermé leurs bureaux de vote vendredi sont situés dans la grande région de Montréal. Il s’agit notamment du collège de Maisonneuve ; du campus de Lanaudière de l’UQAM, à Terrebonne ; et de deux centres de formation professionnelle situés respectivement à Laval et à Longueuil. Ailleurs dans la province, les bureaux de vote du campus de Québec de l’UQTR et du centre collégial de Mont-Laurier ont aussi été fermés.

« Cette liste peut s’allonger si d’autres établissements décident de fermer leurs portes en cours de journée », a précisé par courriel un porte-parole du DGEQ, Dany Lapointe, tout en ajoutant ignorer le nombre exact de bureaux de vote fermés aujourd’hui. « Aussi, nos équipes de vote respecteront les piquets de grève. Ainsi, les bureaux de vote dans certains établissements pourraient être temporairement fermés », ajoute-t-il.

Le DGEQ a d’ailleurs précisé que les étudiants qui le souhaitent ont la possibilité de voter aujourd’hui « dans n’importe quel bureau de directeur ou directrice de scrutin » s’il leur est impossible d’accéder à leur campus.

Une mobilisation politique

 

Lors des élections générales de 2018, 43 634 étudiants avaient exercé leur droit de vote dans un établissement postsecondaire québécois, contre 54 670 en 2014, selon des données fournies par le DGEQ au Devoir. Une tendance à la baisse que plusieurs participants à la marche pour le climat de vendredi espèrent voir s’inverser cette année.

« Moi, je trouve que ça encourage les jeunes à se lever et à aller voter », a notamment lancé Alexandre Gervais, étudiant en urbanisme à l’UQAM, au sujet de cette mobilisation. Il est d’ailleurs allé voter vendredi matin entre les murs de l’établissement du centre-ville de la métropole. Les étudiants y étaient toutefois peu nombreux lors du passage du Devoir en fin d’avant-midi. Idem au cégep du Vieux Montréal, où l’on s’attendait toutefois à un achalandage accru au terme de la marche, le bureau de vote fermant à 20 h.

« Je pense que les gens qui ont envie de crier leurs convictions, ce sont aussi ceux et celles qui vont voter ou qui sont allés voter », estime d’ailleurs Mathilde, une étudiante de l’UQAM qui a préféré taire son nom de famille. Et « peut-être que d’autres, de voir des gens se mobiliser comme ça, ça va les inviter à aller voter ».

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