Le SPVM sur les dents après deux meurtres d’apparence aléatoire

Les deux victimes n’ont pas de lien entre elles, mais les policiers sont «sûrs à 99%» qu’une même personne est à l’origine des deux assassinats.
Photo: iStock Les deux victimes n’ont pas de lien entre elles, mais les policiers sont «sûrs à 99%» qu’une même personne est à l’origine des deux assassinats.

Deux meurtres coup sur coup survenus mardi soir plongent le SPVM dans un branle-bas de combat. Les victimes semblent avoir été choisies au hasard et aucun suspect n’a été identifié pour le moment.

Les deux homicides sont survenus à environ d’une heure d’intervalle dans la nuit de mardi à mercredi.

La première victime est André Fernand Lemieux, le père du boxeur québécois David Lemieux. Les policiers ont localisé son corps criblé de balles dans l’arrondissement Saint-Laurent vers 21 h 45. L’athlète a confirmé la nouvelle sur son compte Instagram en rendant hommage à son défunt père.

La deuxième victime est Mohamed Salah Belhaj, un homme de 48 ans, connu des milieux policiers pour « crimes mineurs », mais d’apparence sans histoire. Tout comme M. Lemieux, M. Belhaj est mort sous le coup de projectiles sur les lieux de l’attaque. Son corps a été trouvé vers 22 h 50 dans l’arrondissement Ahuntsic.

Les deux victimes n’ont pas de lien entre elles, mais les policiers sont « sûrs à 99 % » qu’une même personne est à l’origine des deux assassinats.

Des analyses balistiques permettront de combler le dernier pourcentage d’incertitude, explique l’inspectrice-chef Marie-Claude Dandenault.

« Ce dossier est notre priorité numéro 1 », assure-t-elle en entrevue avec Le Devoir. Même si aucun suspect n’a été appréhendé jusqu’à présent, un véhicule a été placé sous enquête. L’analyse de caméras de surveillance et des entrevues avec des témoins pourraient permettre de mieux comprendre les motifs de ces assauts.

« On pourrait penser que c’est gratuit. Mais, le motif, on ne le connaît pas. Je ne peux pas dire que ce n’est pas gratuit, mais je ne peux pas vous dire que ce l’est », dit-elle.

Un exemple de « scoring » ?

Ce type de modus operandi ressemble à une pratique du crime organisée appelée « scoring », qui consiste prouver son sérieux parmi le milieu interlope en commettant des crimes violents sans raison.

« Ce n’est pas le cas typique de scoring, répond Mme Dandenault. Habituellement, il y a une sortie rapidement sur les réseaux sociaux ou alors quelqu’un le revendique. C’est ce que voit plus typiquement. Mais on n’élimine pas cette hypothèse non plus. »

La thèse d’un « homme perturbé » est surtout envisagée, selon une autre source policière.

Il s’agit des 16e et 17e meurtres sur le territoire de l’île de Montréal depuis le début de l’année, un palmarès comparable à la même date l’an dernier. Ces événements ne seraient pas liés à d’autres fusillades survenues récemment, selon les sources policières.

« On est très conscient que ça peut peser sur le sentiment de sécurité, mais tout est mis en oeuvre pour élucider ces crimes », rassure Marie-Claude Dandenault.

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