Marie-Claude Léonard nommée directrice générale de la STM

À la Société de transport de Montréal (STM) depuis 30 ans, Marie-Claude Léonard a été choisie pour occuper les fonctions de directrice générale de cette organisation. Mme Léonard aura notamment pour mission de faire regagner à la STM l’achalandage perdu pendant la pandémie de COVID-19 et de guider l’organisation dans les turbulences que traverse le transport collectif.
Le conseil d’administration a entériné, vendredi matin, la nomination de Mme Léonard, qui occupait les fonctions de directrice générale de façon intérimaire depuis le départ de Luc Tremblay fin mars dernier.
Au printemps, la STM avait lancé un processus de recrutement et fait appel à une firme de chasseurs de têtes afin de trouver la perle rare. Le comité de sélection a finalement arrêté son choix sur Mme Léonard.
Entrée à la STM comme commis à la caisse il y a trois décennies, alors qu’elle était étudiante, Marie-Claude Léonard a gravi les échelons de l’organisation pour accéder, en septembre 2021, au poste de directrice exécutive, métro et exploitation bus. En mars dernier, elle s’était vu confier le poste de directrice générale par intérim, en attendant la fin du processus de sélection pour trouver un remplaçant à Luc Tremblay.
Président du conseil d’administration de la STM et du comité de sélection, Éric Alan Caldwell estime que Mme Léonard était la plus compétente pour relever les défis qui attendent la société de transport. Celle-ci peine à retrouver l’achalandage prépandémique, doit s’adapter aux changements d’habitudes de déplacement des usagers en plus de faire face à des problèmes de financement.
« Si on veut rester au premier plan en matière de transport collectif, il faut quelqu’un qui est capable de bien analyser la situation, d’avoir le courage d’agir pour prendre les décisions nécessaires et, après, les appliquer, résume-t-il. Marie-Claude avait cette capacité-là, c’est-à-dire une bonne connaissance du milieu, un nouveau regard dans la façon de l’analyser […] Au cours de sa carrière, elle ne s’est jamais contentée du statu quo. »
M. Caldwell soutient que le comité de sélection a reçu de nombreuses candidatures « de haute qualité » issues du milieu institutionnel et du secteur privé. « Ça confirme que le transport collectif est vu comme un défi de notre époque, dit-il. Au final, le choix s’est porté sur la personne la plus compétente pour les défis qu’on a. »
Mme Léonard s’est dite honorée par ce témoignage de confiance. « Je souhaite mettre en valeur le plein potentiel des employés de la STM qui contribueront à moderniser l’organisation et à la rendre encore plus performante pour répondre aux attentes de nos clients et des générations futures », a-t-elle indiqué par voie de communiqué.
Problèmes financiers
La STM peine à regagner l’achalandage prépandémique, avec un taux qui correspond à 60 % des niveaux de 2019. Cet hiver, la société de transport avait d’ailleurs annoncé une réduction de ses services de 3,5 % pour le réseau de bus et de 5 % pour celui du métro en 2022. La STM n’a cependant pas voulu sabrer davantage l’offre de services, de peur de perdre encore plus d’usagers, et compte maintenir le même niveau de services pour l’automne.
En décembre 2021, le budget 2022 de la STM comportait cependant un manque à gagner de 43 millions de dollars, une situation qui avait amené l’ex-directeur général, Luc Tremblay, à dénoncer les lacunes de la nouvelle gouvernance des transports en commun dans la région de Montréal depuis la création de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM).
M. Caldwell assure toutefois que la STM a pu combler son trou budgétaire grâce à l’aide gouvernementale et aux efforts d’optimisation à l’interne. Il soutient aussi que les relations avec ses partenaires, dont l’ARTM, se sont améliorées. « Je n’ai pas le luxe de partir en guerre avec les partenaires, j’ai besoin d’eux », signale-t-il.
Quant à la diversification des revenus que réclame la STM depuis des années, l’élu croit que le chantier sur la fiscalité lancé par la Ville de Montréal et le comité de travail sur le financement du transport collectif mis en place par le ministre des Transports, François Bonnardel, permettra de dégager des solutions. « Il y a un consensus sur le fait qu’on a besoin d’oxygène. Nos grands interlocuteurs institutionnels reconnaissent qu’il faut trouver des solutions », indique-t-il.
Détentrice d’un baccalauréat en biologie médicale et titulaire d’un diplôme de deuxième cycle en gestion à HEC Montréal, Mme Léonard a occupé des fonctions de gestionnaire à la STM pendant 20 ans. Son mandat sera de cinq ans.
Ce n’est pas la première fois qu’une femme dirige la STM. Dans les années 1980, Louise Roy avait occupé pendant sept ans les fonctions de p.-d.g. de l’ex-Société de transport de la communauté urbaine de Montréal (STCUM). Éric Alan Caldwell signale que la majorité des candidats retenus en entrevue pour le poste de directeur général étaient d’ailleurs des femmes.