Le ministre Boulet « très préoccupé » par les nouvelles révélations sur la Villa Mon Domaine

Le ministre Jean Boulet entend d’ailleurs s’assurer que l’enquête déjà déclenchée à son sujet intègre ces nouvelles informations.
Graham Hughes La Presse canadienne Le ministre Jean Boulet entend d’ailleurs s’assurer que l’enquête déjà déclenchée à son sujet intègre ces nouvelles informations.

Le ministre du Travail Jean Boulet s’est dit « très préoccupé » jeudi par les dernières révélations du Devoir sur le recours à des travailleuses bénévoles à la Villa Mon Domaine. Il entend d’ailleurs s’assurer que l’enquête déjà déclenchée à son sujet intègre ces nouvelles informations.

« Le ministre va s’assurer que l’enquête de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) est suffisamment large pour couvrir les faits rapportés dans l’article », a indiqué son cabinet.

Jeudi matin, une enquête du Devoir révélait que deux femmes avaient porté plainte pour « traite de personne » à Ottawa après avoir été utilisées pendant des mois comme préposées aux bénéficiaires bénévoles à la Villa Mon Domaine, une résidence pour aînés de Lévis.

Elles affirmaient que les dirigeants de la résidence leur avaient présenté le bénévolat comme une bonne façon d’obtenir un permis de travail et qu’ils leur avaient demandé de disparaître, à l’automne, après que des inspecteurs d’Immigration Canada ont annoncé leur visite à l’établissement.

Les propriétaires, Éric Simard et Natacha Gauthier, n’ont pas voulu commenter les nouvelles allégations. Lors d’une précédente entrevue, en mars, ils avaient soutenu que le recours au bénévolat était marginal dans leur entreprise.

Quatre constats d’infraction déposés

Ce n’est pas la première fois que leur résidence fait l’objet de telles accusations. Dans un reportage publié en mars, Le Devoir révélait qu’au moins six travailleurs temporaires d’origine africaine avaient déposé différents types de plaintes contre les propriétaires à Québec et à Ottawa.

À la suite de l’article du Devoir, le ministre Jean Boulet avait demandé à la CNESST de rouvrir une enquête sur la résidence, ses premières vérifications n’ayant mené à aucune sanction.

En mai dernier, la CNESST a finalement déposé quatre constats d’infraction contre la résidence. L’organisme gouvernemental reproche à la Villa Mon Domaine de ne pas avoir déclaré les heures travaillées par un de ses employés au cours d’une période de huit mois.

Il l’accuse aussi d’avoir effectué des retenues illégales sur le salaire d’un travailleur pendant cinq mois, ainsi que d’avoir empêché une employée de bénéficier de la totalité de son congé de maternité.

Enfin, la résidence aurait omis de remettre à une travailleuse son bulletin de paie pendant 14 mois. La Villa Mon Domaine est passible d’une amende de 600 $ à 1200 $ pour chacune de ces infractions. Les propriétaires ayant plaidé non coupables, la cause sera entendue par un juge de la Cour du Québec le 26 septembre prochain.

Quant au gouvernement fédéral, de qui relève le programme des travailleurs temporaires, il n’a pas retourné nos messages jeudi.

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