Equinor veut trouver encore plus de pétrole à exploiter à Bay du Nord

Ce texte est tiré du Courrier de la planète du 21 juin. Pour vous abonner, cliquez ici.
La pétrolière Equinor prévoit de mener cet été un programme d’exploration qui pourrait permettre de découvrir davantage de pétrole à exploiter en milieu marin, dans le cadre du projet Bay du Nord. Cette possibilité ne devrait toutefois pas entraîner de changements en ce qui a trait à l’évaluation environnementale, puisque celle-ci n’était pas fondée sur la quantité de pétrole qui sera exploité au cours des prochaines décennies.
Selon ce qu’Equinor a confirmé au Devoir, un « programme d’exploration » est prévu dès cet été dans la zone maritime où elle compte déjà forer au moins 60 puits d’exploitation pétrolière.
Dans le cadre des travaux de recherche d’or noir, qui se dérouleront alors que plusieurs espèces de mammifères marins sont présentes dans le secteur, la pétrolière pourrait utiliser des levés sismiques, une technologie qui serait également requise pour l’exploitation.
L’entreprise n’a toutefois pas donné de détails sur les opérations prévues. On se montre aussi prudent en ce qui a trait à la possibilité de trouver du pétrole. « Nous ne sommes jamais certains de trouver plus de pétrole quand nous forons des puits d’exploration. Il existe toujours une incertitude dans le cadre des activités d’exploration, et malheureusement, la plupart des puits d’exploration sont secs », a fait valoir Equinor, dans une réponse écrite.
Un peu plus de deux mois après avoir obtenu le feu vert du gouvernement Trudeau pour le projet Bay du Nord, situé à 470 kilomètres à l’est des côtes de Terre-Neuve, Equinor a fait valoir que le projet permettrait d’exploiter non pas 300 millions de barils, mais au moins 500 millions de barils. Les travaux prévus cet été pourraient donc faire grimper encore ce potentiel d’extraction.
Puits supplémentaires
Ce changement dans la quantité de pétrole exploité n’a aucune conséquence sur les conclusions de l’évaluation du projet, précise l’Agence d’évaluation d’impact du Canada (AEIC). Celle-ci « était fondée sur l’emplacement du projet, le nombre d’années, les composantes et les activités (y compris l’équipement, le nombre de navires et d’unités de forage du projet, etc.), et non sur la quantité de pétrole que le projet était censé produire ».
« L’étude d’impact environnemental du promoteur n’a pas fourni d’estimation de la quantité de pétrole qui serait produite pendant la durée de vie du projet », ajoute de l’AEIC. L’organisme fédéral assure toutefois que « la possibilité de puits supplémentaires et de raccordements à l’installation de production (mise en valeur future) a été prise en compte ».
En ce qui a trait aux risques de déversement pétrolier en mer, le rapport de l’AEIC juge que ceux-ci sont minimes. Le document mentionne aussi qu’en cas d’« éruption » pétrolière hors de contrôle, un « système de coiffage » pourrait devoir être installé à la tête du puits d’exploitation. Mais le déploiement de ce système prendrait « de 18 à 36 jours », puisque cet équipement doit être transporté de la Norvège ou du Brésil. Le Canada n’exige pas d’Equinor qu’elle possède un tel système au pays.