La communauté de Chisasibi mènera des recherches sur les sites d’anciens pensionnats

À l’occasion de la Journée nationale des peuples autochtones, la Nation crie de Chisasibi a annoncé qu’elle mènera des recherches sur cinq sites des deux anciens pensionnats de l’île de Fort George. Il s’agit de la première communauté autochtone du Québec à confirmer qu’elle ira de l’avant dans ce dossier.
La découverte de potentielles tombes anonymes à Kamloops, il y a un peu plus d’un an, a mené de nombreuses communautés du pays à envisager de mener des recherches sur leur propre territoire. Les autres communautés du Québec mènent toujours des consultations sur la question.
« Nous allons mener des recherches sur le terrain, en sachant que les réponses seront difficiles pour plusieurs personnes, à l’intérieur et à l’extérieur du territoire Eeyou-Istchee », a déclaré la cheffe Daisy House par voie de communiqué.
Les recherches seront toutefois complexes en raison de l’état des sites, qui sont maintenant couverts de débris, de sable, d’arbres et de cabanes, rendant le processus de numérisation plus difficile.
La cheffe House appelle également les églises qui administraient ces pensionnats à partager leurs dossiers et à ouvrir leurs archives. « Nos enfants disparus ne sont jamais revenus à la maison. L’endroit où ils se trouvent est sacré — c’est à nous d’honorer leur mémoire », a-t-elle ajouté.
Le chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador, Ghislain Picard, était également présent au moment de l’annonce à Chisasibi. « Je soutiens entièrement les recherches entreprises par la Nation crie de Chisasibi sur l’île de Fort George. Nous demandons aussi aux églises catholique et anglicane de dévoiler toutes les archives sur ces pensionnats pour que la vérité émerge », a-t-il déclaré.
Réponses espérées
En raison des conditions météorologiques changeantes et des risques de gel sur le site, il est difficile de prédire combien de temps sera nécessaire pour mener à bien le processus. Il est toutefois recommandé que l’enquête par radar à pénétration de sol ait lieu sur une période de deux ans, peut-on lire dans un rapport détaillant les conclusions des consultations.
La communauté crie a décidé d’aller de l’avant pour obtenir des réponses, « en particulier pour les anciens élèves des pensionnats et les survivants », a indiqué la cheffe Daisy House, ajoutant que cette première étape est nécessaire « lorsqu’il s’agit de traumatismes intergénérationnels causés par les pensionnats ».
Le Centre national pour la vérité et la réconciliation fait état des décès de 16 anciens étudiants ayant fréquenté les établissements à Fort George. Il s’agissait des deux premiers pensionnats pour Autochtones à être construits au Québec : un pensionnat anglican ouvert de 1933 à 1975 et un pensionnat catholique ouvert de 1937 à 1981.