L’état d’urgence prolongé à Saguenay face au risque de glissement de terrain

Une maison a été emportée dans un glissement de terrain à La Baie le 13 juin dernier.
Photo: Francis Vachon Le Devoir Une maison a été emportée dans un glissement de terrain à La Baie le 13 juin dernier.

La ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, a signé lundi soir le décret prolongeant de cinq jours l’état d’urgence à Saguenay, comme demandé par le conseil municipal. Cela donne à la Ville « plus d’agilité » dans la gestion du glissement de terrain du secteur La Baie, où plus de 190 personnes ont été évacuées.

L’état d’urgence nous procure « plus d’agilité comme Ville pour pouvoir faire des évacuations, des travaux, aller plus rapidement avec des compagnies privées et s’occuper de nos sinistrés », a expliqué la mairesse Julie Dufour, en marge d’une assemblée extraordinaire. Mme Dufour avait décrété l’état d’urgence samedi dernier, pour une période de 48 heures. Désormais, le décret devra être renouvelé tous les cinq jours.

Après avoir signé l’arrêté ministériel prolongeant l’état d’urgence, Mme Guilbault a affirmé mettre « tout en oeuvre pour soutenir les citoyens touchés et la municipalité », avec Andrée Laforest, ministre québécoise de l’Habitation et ministre responsable de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean.

En tout, 76 résidences ont dû être évacuées dans le secteur La Baie, où le risque de glissement de terrain demeure imminent. Le 13 juin dernier, une maison a été emportée. Afin d’héberger les sinistrés, une trentaine de logements ont été libérés avec l’Office municipal de l’habitation de Saguenay.

« On a évité le pire », a soufflé Mme Dufour. Cette dernière a rappelé le glissement de terrain de Saint-Jean-Vianney, en 1971, qui avait tué 31 personnes. « C’est à partir de cette tragédie-là […] que le gouvernement provincial a exigé de mettre des zones à contraintes de risque de glissement de terrain », a-t-elle dit.

Au sujet de l’agrandissement ou du rapetissement du périmètre de sécurité, les expertises ont commencé afin de « sécuriser la zone et permettre aux experts d’approfondir davantage », a affirmé Carol Girard, directeur du Service de sécurité incendie de Saguenay et coordonnateur des mesures d’urgence. « On vise à rapetisser [le périmètre] pour pouvoir faire réintégrer des gens le plus rapidement possible s’il y a lieu », a-t-il soutenu. Il a toutefois affirmé ne pas vouloir « faire de promesses aujourd’hui ».

Il s’agit d’une « course entre l’être humain et dame Nature » pour pouvoir stabiliser la zone à risque, a illustré la mairesse Dufour.

Une aide bonifiée ?

Lundi, le premier ministre François Legault a annoncé sur les réseaux sociaux qu’il serait de passage mercredi à La Baie pour offrir son aide et son soutien aux personnes évacuées. Il a aussi dit qu’il évaluerait s’il est nécessaire de bonifier les programmes d’aide fournis aux sinistrés du secteur.

« On sait que quelqu’un qui perd sa maison dans une situation comme ça a droit à 260 000 $, 210 000 $ pour la maison et 50 000 $ pour le terrain, a dit M. Legault, en point de presse, à Sherbrooke. Mais on va regarder si c’est nécessaire de le bonifier [le montant]. » Le premier ministre a affirmé travailler avec la mairesse Julie Dufour et la Croix-Rouge afin d’aider « toutes les familles à se trouver un logement ».

Les évacuations du secteur sont faites « surtout à titre préventif, mais la sécurité est en jeu et il ne faut pas faire de compromis », a souligné François Legault.

Le premier ministre a affirmé suivre la situation « d’heure en heure ». « Je comprends que ce n’est pas drôle de se faire dire de quitter sa maison comme ça rapidement », a-t-il ajouté.

Avec Lise Denis

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