Amnistie internationale demande à Québec de ne plus emprisonner les demandeurs d’asiles

La branche canadienne d’Amnistie internationale demande à Québec de ne plus détenir de demandeurs d’asiles dans ses prisons provinciales et de mettre fin à l’entente qui la lie en ce sens avec le gouvernement fédéral.
« Priver de liberté une personne qui n’a pas commis de crime, c’est contraire à la loi. On les menotte, ils sont sous la surveillance de gardes de sécurité, de caméra. On leur retire leurs effets personnels », lance France-Isabelle Langlois, directrice générale d’Amnistie internationale Canada francophone.
Trois centres de surveillance existent au Canada et relèvent de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC). Mais l’espace manque et des migrants se retrouvent dans des prisons provinciales. « Le fédéral donne de l’argent aux provinces pour les mettre dans des prisons à sécurité moyenne, parfois un peu plus », explique-t-elle.
L’organisme de défense des droits humains a organisé un rassemblement lundi matin devant les bureaux montréalais du premier ministre François Legault pour y déposer 8200 signatures récoltées au Québec et au Canada dans le cadre d’une campagne à l’échelle du pays.
« Nous avons interpellé le premier ministre du Québec et la ministre de la Sécurité publique depuis l’automne dernier pour les rencontrer et discuter de la détention arbitraire des personnes migrantes pour des raisons administratives. Jusqu’à présent, ça a été une fin de non-recevoir », dit-elle.
Invité à réagir, le cabinet de François Legault a référé Le Devoir au gouvernement fédéral et au ministère de la Sécurité publique. Le cabinet de la ministre Geneviève Guilbault nous a, de son côté, dirigés vers les relations médias du ministère, sans souhaiter commenter.
Le gouvernement de la Colombie-Britannique étudie de son côté la demande de l’organisme depuis cet hiver. « Des signes semblent pointer vers le fait qu’ils vont réviser leur entente [avec le fédéral] », souligne France-Isabelle Langlois.