L’Université de Montréal tourne le dos aux énergies fossiles

Photo: Jacques Nadeau Archives Le Devoir

L’Université de Montréal retirera tous ses investissements en Bourse liés aux énergies fossiles d’ici 2025. Les militants étudiants écologistes parlent de « victoire partielle ».

Le « fonds de dotation » de l’Université de Montréal, portefeuille d’actions qui finance les projets de recherche et les bourses d’études, ne comptera bientôt plus aucune trace de combustible fossile. Le recteur a confirmé cette orientation par communiqué, mercredi. « L’Université prêche par l’exemple et se range du côté de toutes les études scientifiques, qui implorent l’humanité d’accélérer sa transition énergétique », a déclaré Daniel Jutras.

La valeur de ces actions s’élève à environ 4 % du portefeuille évalué à 420 millions.

Le rapport annuel 2020-2021 du comité de gestion révélait la présence, en date du 30 avril 2021, d’investissements dans les pétrolières Suncor et Canadian Natural Resources. Ces entreprises actives dans le secteur des sables bitumineux y figurent parmi les « dix principaux titres publics » d’actions canadiennes. On y retrouve aussi la pétrolière Shell.

Fonds de pension dans la mire

 

Ce changement de cap était réclamé par des étudiants. Une manifestation avait été organisée en ce sens en début d’année.

Quentin Lehmann, membre de l’Écothèque, regroupement étudiant militant pour une justice climatique, crie « victoire partielle ».

« C’est ce que nous avait promis le recteur. Il a tenu une de ses promesses, la plus importante qu’il nous avait faite. »

Ce qui déçoit les étudiants, ce sont les dizaines de millions de dollars du régime de retraite des employés et des professeurs de l’Université de Montréal qui trempent toujours dans les industries gazière et pétrolière. Le « comité de retraite » gère 78,7 millions de dollars dans ces secteurs, soit 1,63 % du total des investissements.

Puisque ces investissements ne sont pas associés aux étudiants, Quentin Lehmann espère que les employés feront pression à leur tour pour décarboner leur fonds de pension.

« On ne veut pas que notre recteur s’asseye sur ses lauriers. C’est un pas en avant. On est vraiment contents, il faut être clair, mais on pense qu’on devrait déjà être rendus plus loin. »

D’autres universités québécoises, comme l’UQAM, l’Université Concordia et l’Université Laval, ont déjà pris des engagements de désinvestissement par rapport aux énergies fossiles.

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