Une ferme urbaine pourrait voir le jour dans le silo numéro 5

La Société immobilière du Canada, propriétaire des lieux, a retenu le projet porté par le promoteur Devimco et la société d’investissement Inerjys pour la mise en valeur du bâtiment.
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir La Société immobilière du Canada, propriétaire des lieux, a retenu le projet porté par le promoteur Devimco et la société d’investissement Inerjys pour la mise en valeur du bâtiment.

À l’abandon depuis plus de 25 ans, l’emblématique silo numéro 5 pourrait accueillir une ferme urbaine dans les prochaines années. La Société immobilière du Canada (SIC), propriétaire des lieux, a retenu le projet porté par le promoteur Devimco et la société d’investissement Inerjys pour la mise en valeur du bâtiment.

Le projet prévoit la construction d’une ferme verticale, « la plus grande dans le monde », pour la production d’une variété de légumes, de fines herbes, de champignons et d’algues, a indiqué au Devoir Stephan Ouaknine, fondateur d’Inerjys. L’entreprise cherche notamment à développer un nouveau marché pour les truffes, dit-il.

« On a élaboré un projet qui respecte toutes les règles patrimoniales de cet immeuble. Le gouvernement nous avait dit qu’on ne pouvait pas trop altérer l’immeuble et qu’il fallait préserver l’intérieur. […] La SIC demandait aussi un projet qui soit relié à l’utilisation historique de l’immeuble », explique l’homme d’affaires. Chaque silo abritera les serres intérieures aménagées à la verticale dans l’immeuble d’une superficie de presque 20 000 mètres carrés.

L’entreprise mise sur la production locale afin de réduire l’empreinte écologique de la production alimentaire. Les légumes produits seront vendus dans le marché aménagé au rez-de-chaussée de l’immeuble qui comportera aussi un hôtel. Ils seront aussi offerts à la clientèle du restaurant haut de gamme aménagé au sommet de l’édifice. L’entreprise prévoit également livrer des paniers aux consommateurs et conclure des ententes avec des épiceries.

Inerjys produira sa propre électricité grâce à des éoliennes installées sur le toit, à des panneaux solaires et à une hydrolienne dans le fleuve. « On va même avoir un surplus d’énergie qui va pouvoir alimenter les autres immeubles qui vont être construits à côté », précise M. Ouaknine, qui indique qu’Inerjys a déjà conclu des ententes avec des partenaires pour la production agricole.

Ententes nécessaires

 

Avant de réaliser le projet, Devimco et Inerjys doivent cependant s’entendre avec la Ville de Montréal, tant pour le silo numéro 5 que pour le développement du secteur de Bridge-Bonaventure, où Devimco a des visées immobilières.

En 2019, le gouvernement fédéral avait lancé un appel de projets pour le développement du secteur Pointe-du-Moulin, qui inclut le silo numéro 5. Les propositions reçues ont été évaluées par un comité regroupant des représentants du monde du tourisme, du patrimoine, du commerce, et de l’architecture.

La SIC a confirmé mardi au Devoir que c’est le projet de Devimco qui avait été retenu. « On continue de travailler avec la Ville de Montréal et Devimco afin de conclure une entente pour commencer ce développement. Il s’agit d’un site complexe avec des besoins particuliers », a indiqué Marcelo Gomez-Wiuckstern, vice-président aux communications de la SIC, par courriel.

Des équipes de la Ville ont déjà commencé à travailler avec le promoteur. « Au final, ce qu’on souhaite, c’est placer les intérêts des Montréalais au cœur de la planification du développement du secteur Bridge-Bonaventure, et valoriser le patrimoine de la Pointe-du-Moulin », a indiqué le cabinet de la mairesse Valérie Plante mardi.

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