Un an après la découverte de sépultures anonymes à Kamloops

Des chanteurs et musiciens entonnant un chant de guérison lors de la cérémonie
Photo: Darryl Dyck La Presse canadienne Des chanteurs et musiciens entonnant un chant de guérison lors de la cérémonie

Les atrocités, la mort, les disparus et le silence des pensionnats dont les Peuples autochtones étaient au courant depuis si longtemps sont enfin connus de tous, a déclaré lundi la gouverneure générale du Canada devant une foule de survivants et de membres de leurs familles à Kamloops, en Colombie-Britannique.

Ces commentaires de Mary Simon surviennent un an après que des géoradars eurent permis de découvrir des sépultures anonymes que l’on croit contenir les restes de possiblement 215 enfants décédés dans un ancien pensionnat près de la ville. Cette découverte a conduit à celles de centaines d’autres sites similaires à travers le pays et a déclenché une réflexion nationale sur les relations passées et présentes du Canada avec les peuples autochtones.

Mme Simon a souligné que si la localisation des tombes anonymes autour des pensionnats au Canada a été qualifiée de « découverte », pour les survivants, il s’agit plutôt de la confirmation des expériences vécues et des témoignages transmis de génération en génération au sein des Premières Nations.

« Cela n’aurait pas dû prendre autant de temps, mais finalement les gens savent, a-t-elle dit. Et savoir a transformé cette communauté. Les gens ont fait des pèlerinages ici pour rendre hommage, dire qu’ils sont désolés, montrer leur soutien. »

Mary Simon a pris la parole lundi lors d’une commémoration pour marquer le premier anniversaire de l’annonce par la Première Nation Tk’emlúps te Secwépemc que des tombes avaient été détectées sur le terrain de l’ancien pensionnat pour Autochtones de Kamloops.

« Il est inimaginable qu’un lieu d’apprentissage soit si cruel. Il est inexcusable que des gens puissent commettre ces atrocités ou que des gens puissent garder le silence », a-t-elle ajouté.

Mme Simon, qui est la première personne autochtone au Canada à occuper le poste de gouverneur général, a indiqué que de nombreux membres des Tk’emlúps te Secwépemc n’avaient pas eu le temps de pleurer et elle espérait que l’événement de lundi pourrait contribuer à leur processus de guérison.

« Nous pleurons avec vous. Nous sommes à vos côtés. Nous vous croyons », a-t-elle déclaré.

« La véritable histoire cachée »

Le chef Tk’emlúps te Secwépemc ou Kúkpi7 Rosanne Casimir a dit à la foule rassemblée au Powwow Arbor qu’elle espère que les événements de l’année écoulée mèneront à la réconciliation pour les peuples autochtones.

« Les non-autochtones veulent maintenant connaître la véritable histoire cachée de ce pays. Que nous sachions est une bonne chose. Ces conversations, aussi difficiles soient-elles, vont mener à des étapes que nous devons tous franchir vers notre histoire collective », a-t-elle témoigné.

Bien qu’elle ait dit qu’elle était déçue que le pape ne vienne pas à Kamloops lors d’une visite prévue en juillet, elle est heureuse qu’il rencontre d’autres peuples autochtones au Canada.

Le pape François fera escale à Edmonton, Québec et Iqaluit lors de sa visite.

Mme Casimir faisait partie de la délégation au Vatican auprès de laquelle le pape s’est excusé pour le rôle de l’Église catholique dans le système des pensionnats du Canada.

Le premier ministre Justin Trudeau devait assister à l’événement commémoratif de lundi plus tard dans la journée. Il rencontrera des membres de la communauté dans l’après-midi, assistera à un spectacle de danse traditionnelle et participera à une réunion à huis clos avec Mme Casimir et les membres de son conseil.

Le premier ministre devait également participer aux cérémonies de clôture du mémorial qui devaient commencer vers 19 h.

Il a fait face à de nombreuses critiques en septembre dernier lorsqu’il n’a pas assisté aux cérémonies à Kamloops de la première Journée nationale de la vérité et de la réconciliation.



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