Dépénalisation de la marijuana - Cauchon nie les pressions américaines

Toronto — Le ministre fédéral de la Justice, Martin Cauchon, affirme n'avoir ressenti aucune pression afin qu'il renonce à son projet de dépénalisation de la marijuana, en dépit de critiques en provenance des États-Unis.

Deux comités de la Chambre des communes et du Sénat se penchent actuellement, à Ottawa, sur la question d'une possible dépénalisation de cette drogue. L'un et l'autre devraient formuler leurs recommandations cet automne.

«Je veux simplement attendre les avis des deux comités, et nous verrons ensuite», a déclaré M. Cauchon, hier. «Je n'ai rien entendu de la part des États-Unis. Je travaille au Canada, au sein de mon propre gouvernement [...] nous verrons quelles seront les recommandations du rapport, nous verrons où en est exactement notre société», a-t-il ajouté.

Néanmoins, tout juste avant que le ministre ne prenne la parole, un haut responsable du gouvernement américain a ouvertement critiqué le projet canadien.

«Si vous dépénalisez l'utilisation des drogues, vous augmentez le vecteur par lequel se propage la maladie de la dépendance», a déclaré John Walters, directeur du bureau de la politique nationale de contrôle de la drogue, à la Maison-Blanche. «Je crains que, même au Canada, notre propre ignorance ait également contribué à la perception voulant que la marijuana ne soit pas une substance dangereuse, créant une accoutumance qui est un vice, particulièrement pour les enfants, a-t-il ajouté. Le problème de la drogue ne concerne pas les 25, 35 ou 45 ans qui prennent des décisions, peut-être malavisées, dans l'intimité de leur domicile. Ce problème concerne les enfants.»

M. Walters a ajouté que si les gens cessaient de faire l'expérience des stupéfiants à l'adolescence, ils ne développeraient vraisemblablement pas d'accoutumance par la suite.

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