Bris d'aqueduc - La Ville indemnisera les sinistrés
La Ville de Montréal entend indemniser les sinistrés victimes du bris d'une conduite d'aqueduc aux petites heures du matin hier sur le boulevard Pie-IX, angle Jean-Rivard. La fuite aussi spectaculaire qu'inexpliquée a provoqué un torrent d'eau qui n'a pas épargné les logements environnants, obligeant les autorités à évacuer des centaines de résidants.
Selon les estimations de la Ville, 250 logements ont été inondés et près de 1300 logements sont toujours privés d'électricité dans le secteur de Rivière-des-Prairies. Comme il s'agissait d'une conduite principale, l'alimentation en eau potable de 22 000 résidants a été coupée alors que quelque 30 000 autres citoyens ont subi une baisse de pression. La Ville invite d'ailleurs ces derniers à faire bouillir l'eau pendant cinq minutes avant de la consommer. Une distribution de contenants d'eau potable a été mise sur pied pour les autres.Chassés de leur logement devenues insalubres, plus de 200 personnes ont pu trouver refuge au Centre Étienne-Desmarteau de la rue Bellechasse. Le maire Gérald Tremblay ignore toutefois quand les infortunés pourront réintégrer leur logis.
La Ville, qui dispose d'assurances pour parer à ces incidents, entend indemniser les sinistrés pour les dommages causés à leurs logements et pour la perte de leurs biens. «Il est évident que la Ville va faire tout ce qui est nécessaire pour aider ces personnes et si d'autres intervenants étaient responsables du bris de cette conduite, ce sera la responsabilité de la Ville de s'assurer que ces intervenants soient identifiés et reconnus responsables», a expliqué Gérald Tremblay hier.
La cause du bris reste toujours un mystère. Enfouie à deux mètres du sol dans une tranchée de roc, la conduite a près d'un mètre et demi de diamètre. On estime peu probable qu'une intervention humaine ait provoqué la rupture de la canalisation d'autant plus qu'on ne signalait aucun chantier de construction dans ce secteur. La conduite a été installée en 1974 et sa durée de vie est d'une centaine d'années, a indiqué hier André Aubin, du Service des travaux publics à la Ville de Montréal. «Théoriquement, elle est en-deçà de sa vie utile. C'est difficile pour le moment de faire un pronostic sur la cause du bris. On est encore en train de dégager le site pour y avoir accès de façon sécuritaire.» Depuis près d'un an, la Ville procédait à des inspections sur cette conduite d'eau, mais compte tenu de sa longueur, on n'avait pas encore pu tester le segment où la fuite est survenue.