Une tente pour itinérants au centre-ville de Montréal sera démantelée cette semaine

La tente Raphaël André, où les personnes en situation d’itinérance pouvaient obtenir un repas chaud et quelques heures à l’abri du froid extérieur, avait été inaugurée en février 2021.
Photo: Jacques Nadeau Archives Le Devoir La tente Raphaël André, où les personnes en situation d’itinérance pouvaient obtenir un repas chaud et quelques heures à l’abri du froid extérieur, avait été inaugurée en février 2021.

Une tente chauffée pour personnes en situation d’itinérance, située dans le square Cabot, au centre-ville de Montréal, sera démantelée au courant de la semaine. Elle avait été installée à la suite du décès de Raphaël Napa André, un itinérant autochtone dont la mort, causée par le froid le 17 janvier 2021, avait choqué le Québec.

La tente Raphaël André, où les personnes en situation d’itinérance pouvaient obtenir un repas chaud et quelques heures à l’abri du froid extérieur, avait été inaugurée en février 2021 et avait alors été présentée comme une installation éphémère. Cependant, alors qu’elle devait fermer au mois de décembre, ses autorisations avaient été renouvelées jusqu’à la fin du mois de mars. L’installation accueillait notamment plusieurs personnes autochtones qui venaient y passer la nuit.

« Il n’est plus possible de fonctionner avec des mesures à la pièce, et nous devons sortir de la logique été-hiver », a expliqué au Devoir une relationniste de la Ville de Montréal, Mélanie Dallaire, dans une déclaration écrite. Elle a invoqué la fin du financement fédéral comme motif de fermeture de la tente, officiellement survenue le 30 avril. « Les ressources d’urgence qui ont été déployées durant l’hiver doivent être pérennisées, notamment avec des services culturellement adaptés aux personnes autochtones », a-t-elle ajouté. Il n’a pas été possible de joindre les responsables de l’organisme Résilience Montréal, qui ont contribué à la fondation et à la gestion de l’infrastructure.

« La tente va nous manquer »

Lors du passage du Devoir sur les lieux, dimanche après-midi, le site était calme et aucun responsable du démantèlement ne s’y trouvait. Seul un gardien de sécurité veillait sur l’endroit déjà manifestement fermé pour de bon. Visible par les fenêtres, l’intérieur de la tente était entièrement vide, et la structure était entourée de barrières pour empêcher les curieux d’y entrer.

Rencontrée sur place, Tamara Sparks affirme y avoir passé plus de 50 nuits. « La tente va nous manquer. Chaque soir, la ligne pour y entrer était de plus en plus longue », se souvient-elle. « C’était bien organisé, continue-t-elle. Je n’ai jamais vu personne s’y battre. »

Les personnes en situation d’itinérance peuvent se rendre à l’église Sainte-Jeanne-d’Arc, « qui peut accueillir depuis samedi 70 personnes en formule 24-7 », a précisé la relationniste de la Ville au Devoir.

À voir en vidéo