Le coroner ouvre une enquête sur la mort d’un nourrisson de Manawan

Le décès de l’enfant a une fois de plus mis en lumière le manque de services de santé et d’ambulanciers à Manawan.
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir Le décès de l’enfant a une fois de plus mis en lumière le manque de services de santé et d’ambulanciers à Manawan.

Il y aura une enquête du coroner sur le sort du bébé de sept mois de Manawan décédé début avril au CHU Sainte-Justine après avoir dû parcourir des centaines de kilomètres en ambulance.

« Une investigation est en cours afin de faire la lumière sur la cause et les circonstances de ce décès », a confirmé lundi le porte-parole du Bureau du coroner, Jake Lamotta Granato. « Au terme de son investigation, le coroner rédigera un rapport détaillé dans lequel il exposera l’identité de la personne décédée, la date et le lieu de son décès, ainsi que les causes et les circonstances qui ont mené au décès. S’il le juge opportun, il pourra également formuler des recommandations visant à éviter des décès semblables. »

Le décès de l’enfant a une fois de plus mis en lumière le manque de services de santé et d’ambulanciers à Manawan.

Le personnel étant insuffisant dans cette communauté atikamekw, c’est une ambulance de Saint-Michel-des-Saints — une municipalité de Lanaudière séparée de Manawan par 88 kilomètres de route cahoteuse — qui a été dépêchée dans la communauté après l’appel d’urgence du 2 avril. Le bébé a ensuite été transporté à Joliette, à trois heures de route, puis au CHU Sainte-Justine, à Montréal.

Selon une proche de la famille, dont l’anonymat a été conservé pour protéger l’identité de la fillette, cette dernière serait décédée d’une méningite bactérienne. Elle a été placée sous respirateur artificiel au cours de la fin de semaine, puis a perdu la vie le lundi 4 avril.

Manawan, une communauté d’environ 2000 personnes située dans Lanaudière, se trouve à environ 200 kilomètres à l’ouest de La Tuque et à égale distance au nord de Joliette. Sa population a milité pendant 20 ans pour obtenir des services ambulanciers, que le gouvernement du Québec leur a finalement octroyés en 2018.

En 2009, la mort par noyade d’une enfant de deux ans de la communauté, Jaylia Jacob, avait également fait l’objet d’une enquête du coroner. Il avait alors fallu six heures et demie avant que la fillette puisse être admise dans un hôpital montréalais.

À l’époque, le coroner Jean Brochu avait suggéré de « réfléchir à des moyens de réduire » les délais des ambulances, précisant néanmoins ne pas être « certain » que la diminution de ceux-ci aurait pu améliorer les chances de survie de l’enfant.

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