Métro à Laval - Quel dépassement de coûts?
La construction du métro à Laval ne subira aucun dépassement des coûts, promet la présidente de l'Agence métropolitaine de transport (AMT), Florence Junca-Adenot, démentant ainsi la manchette de La Presse qui faisait état hier d'une majoration de 200 millions de dollars à la facture prévue.
Le prolongement de la ligne 2 (orange) du métro vers le collège Montmorency, à Laval, coûtera378,8 millions et pas davantage. Il s'agit des prévisions officielles établies en 2000 et elles n'ont pas changé depuis, indique Mme Junca-Adenot.
Pourtant, un document de travail daté du 19 juillet dernier et produit par le ministère des Transports évoque des coûts de 570 millions, selon ce qu'a révélé La Presse hier. Cette «nouvelle estimation» apparaît dans un document intitulé Le Financement du transport en commun - Éléments du plan de gestion des déplacements de la région de Montréal, réalisé à l'occasion des travaux de révision du cadre financier du transport en commun au Québec.
Au ministère des Transports, on cherche toujours l'origine de cette information. «Ces chiffres n'ont pas été validés ni par l'AMT ni par le ministère», indique Denis Dolbec, chef de cabinet du ministre Serge Ménard. «Les mesures sont prises pour atteindre l'objectif de 378 millions.»
Mandatée par le gouvernement pour réaliser la construction du métro à Laval, l'AMT a jusqu'à maintenant octroyé des contrats équivalant à 25 % du budget total. Et les dépenses seraient inférieures de 10 % aux prévisions, explique Mme Junca-Adenot. «Si la tendance se maintient, on devrait donc, en théorie, être en dessous du budget de 378 millions. [...] Ça nous amène à dire qu'on ne devrait pas avoir de surprises, explique-t-elle. Dans ce contexte, un dépassement de 200 millions, c'est invraisemblable.»
Elle admet que des coûts gravitant autour de 550 millions ont été évoqués il y quatre ou cinq ans, mais ils ont été réduits par la suite à 378,8 millions. Tout comme le chef de cabinet du ministre des Transports, elle ignore la source des évaluations évoquées dans le document de travail, soulevant l'hypothèse que des extrapolations aient pu être faites concernant le prolongement des lignes de métro vers Anjou et Longueuil.
À ce sujet, il ne faut pas s'étonner des écarts observés entre les coûts par kilomètre du métro à Laval (70 millions le km) et ceux attribués aux lignes vers Anjou et Longueuil (100 millions le km). C'est que la Société de transport de Montréal (STM) n'aura pas besoin d'acheter de nouvelles voitures pour le métro à Laval et se contentera de sa flotte actuelle, indique Mme Junca-Adenot.
Les travaux vont bon train, ajoute-t-elle, «et on est même un petit peu en avance sur l'échéancier». À la station Montmorency, l'excavation du terrain en vue de l'aménagement des garages souterrains et des stationnements progresse bien, dit-elle, alors qu'à la station Concorde, l'entrepreneur devrait être en mesure d'installer les tunneliers dans un mois et demi.
L'entrée en service de la nouvelle ligne vers Laval est prévue en janvier 2006.