Des professeurs de McGill en soutien à des travailleurs de la santé ukrainiens

Des professeurs et experts ont développé des formations en ligne traduites en ukrainien afin d’aider les travailleurs de la santé dans ce pays en guerre à soigner leurs patients blessés.
Photo: Sergei Supinsky Agence France-Presse Des professeurs et experts ont développé des formations en ligne traduites en ukrainien afin d’aider les travailleurs de la santé dans ce pays en guerre à soigner leurs patients blessés.

Des professeurs et experts de l’Université McGill, à Montréal, ont développé des formations en ligne traduites en ukrainien afin d’aider les travailleurs de la santé dans ce pays en guerre à soigner leurs patients blessés.

Cela fait plus de 10 ans que le Centre de chirurgie globale du Centre université de santé McGill, qui partage son expertise à l’échelle mondiale dans le cadre de partenariats avec plusieurs pays, collabore avec l’Ukraine sur divers projets. Cette entraide a toutefois franchi une nouvelle étape dans le contexte de la guerre en cours depuis plus d’une semaine dans ce pays d’Europe de l’Est, où des « besoins urgents » en matière de soins de santé ont émergé, a indiqué l’Université McGill, dans un communiqué publié vendredi.

Dans un temps record, soit en moins de 24 heures, des programmes de formation multimédia traduits en ukrainien ont ainsi été mis en place à l’intention des travailleurs de la santé de ce pays, où le bilan des morts et des blessés relié à l’invasion russe en cours ne cesse de grimper.

« Je pense qu’un des défis que [les travailleurs de la santé ukrainiens] ont en ce moment, c’est que tout le monde travaille très fort. Ils ont l’expertise, mais ils n’ont pas assez de ressources en ce moment », a expliqué au Devoir vendredi le codirecteur du Centre de chirurgie globale, Dan Deckelbaum. Or, « il y a certaines procédures que, si tu es un médecin de famille ou un cardiologue, tu ne vois pas chaque jour », a ajouté l’expert, qui enseigne à l’Université McGill.

Agir dans l’urgence

Dans les derniers jours, M. Deckelbaum a été contacté par des collègues ukrainiens qui souhaitaient obtenir du matériel pédagogique sur les soins de base en réanimation et des procédures de sauvetage à l’intention d’experts en santé qui ne sont pas des chirurgiens spécialisés. Les experts du centre ont ainsi créé trois vidéos informatives de quelques minutes expliquant comment réaliser certaines opérations chirurgicales souvent nécessaires pour assurer la survie de patients éprouvant notamment de la difficulté à respirer à la suite d’une blessure grave.

« Si quelqu’un a une blessure thoracique [après avoir été atteint par balle, par exemple], ça prend une intervention chirurgicale particulière », explique M. Deckelbaum.

La chirurgienne thoracique Junko Tokuno a assuré le montage de ces vidéos, qui ont été tournées à Montréal dans une salle d’opération simulée. « Les médecins de famille, ils n’ont souvent pas de formation pour des chirurgies. Mais souvent, dans des situations de vie ou de mort, des chirurgies sont nécessaires. Nos vidéos peuvent montrer comment faire ça avec un support visuel et auditif. Je pense que c’est très utile », a-t-elle souligné en entrevue au Devoir.

Dan Deckelbaum se désole d’autre part que la guerre en Ukraine, qui a entraîné la mort de centaines de civils, a aussi visé le milieu de la santé. Plusieurs hôpitaux auraient en effet été endommagés par des frappes russes dans différentes villes d’Ukraine, au cours des derniers jours. « Même dans le contexte d’un conflit armé, des hôpitaux, sous aucune circonstance, ne devraient être une cible », a-t-il déploré vendredi.

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