Une microbrasserie gaspésienne au coeur d’une controverse avec des partisans de «Rambo»

La microbrasserie a tenu à se détacher des propos de Bernard « Rambo » Gauthier alors qu’il a été vu avec une tuque du Malbord.
Charles-Frédéric Ouellet Le Devoir La microbrasserie a tenu à se détacher des propos de Bernard « Rambo » Gauthier alors qu’il a été vu avec une tuque du Malbord.

Plusieurs partisans du « Convoi de la liberté » réclament le boycottage de la microbrasserie Le Malbord, peut-on lire sous une publication Facebook de l’entreprise. Dans celle-ci, les propriétaires ont voulu se dissocier de Bernard « Rambo » Gauthier, qui a été vu, lors des récentes manifestations à Québec, avec une tuque arborant le logo de la compagnie gaspésienne.

« Depuis vendredi dernier, nous recevons plusieurs commentaires sur le vêtement promotionnel de la microbrasserie Le Malbord porté par Bernard Rambo Gauthier lors de ses récentes interventions dans les médias. Sachez qu’en aucune façon, notre entreprise et la marque Le Malbord ne sont associées à la démarche, aux revendications et aux propos de M. Gauthier », ont écrit les propriétaires, Félix Labrecque et Thierry Lafargue, en fin de matinée lundi.

« On a reçu plusieurs questions nous demandant si on appuyait le mouvement. On a donc décidé de dire qu’il ne s’agissait pas d’une initiative du Malbord », a indiqué M. Labrecque en entrevue avec Le Devoir.

Cette dissociation du mouvement de camionneurs, qui réclame notamment l’assouplissement des mesures sanitaires, a amené plusieurs internautes déçus à appeler au boycottage de la petite entreprise, située en Haute-Gaspésie.

« Gang de peureux », « des lâches », « je vous souhaite une belle faillite » et autres insultes du genre accompagnent les nombreux messages de boycottage inscrits sous la publication, qui a déjà récolté plus d’une centaine de partages et près de 700 commentaires en un peu plus de 24 heures.

Félix Labrecque a toutefois tenu à préciser que le message publié sur les réseaux sociaux de son entreprise lundi n’avait pas comme « objectif de prendre position, même s’il est interprété comme tel ». Questionné sur l’appui potentiel des revendications des camionneurs par Le Malbord, le propriétaire a déclaré : « On n’est pas contre le droit de manifester », ajoutant ne pas spécialement être pour ou contre.

Des retombées divisées

 

Malgré les messages haineux, Le Malbord a aussi reçu un grand soutien de la part de certains internautes, qui ont plutôt saisi leur clavier afin de laisser des commentaires encourageants sous la publication. Alors que certains amateurs clament qu’ils n’achèteront plus jamais un produit de l’entreprise, d’autres ont été charmés par la prise de position de la microbrasserie. Même que certaines personnes qui ignoraient jusqu’à présent l’existence de l’endroit ont signalé qu’elles achèteraient désormais leurs bières à la compagnie québécoise, qui possède des points de vente de Sept-Îles à Ottawa, en passant par Rouyn-Noranda.

Quelques internautes s’interrogent par ailleurs sur la pertinence du message publié par les propriétaires, se demandant s’il n’aurait pas mieux valu rester silencieux sur cette « publicité gratuite ». L’un d’eux a même repris le dicton « parlez-en en bien, parlez-en en mal, mais parlez-en », indiquant par le fait même qu’ils auraient dû profiter de ce placement de produit. Quant à ce flot de commentaires, Félix Labrecque mentionne que Le Malbord « est à l’écoute de ce qui est dit », sans pour autant prendre de mesures pour le moment.

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