L’organisateur du party d’influenceurs envisagerait des poursuites
![James William Awad accuse Air Canada et Air Transat d'avoir «abandonné 154 citoyens canadiens, 154 Québécois, au Mexique sans savoir s’ils peuvent se permettre de se payer une autre nuit dans un hôtel [ou] de la nourriture le lendemain, sans aucune option pour retourner au Canada».](https://media2.ledevoir.com/images_galerie/nwd_1099497_894249/image.jpg)
L’influenceur qui a organisé le controversé vol de Sunwing affirme qu’il envisage des recours légaux contre le transporteur aérien pour « bris de contrat ». Il s’en est également pris à Air Canada et Air Transat qui ont, eux aussi, refusé de ramener les personnes qui ont participé à l’événement.
La décision des trois transporteurs était « dangereuse », juge James William Awad, lors d’une conférence de presse, jeudi, où il a entrecoupé ses réponses de commentaires promotionnels sur son entreprise.
« Ils ont abandonné 154 citoyens canadiens, 154 Québécois, au Mexique sans savoir s’ils peuvent se permettre de se payer une autre nuit dans un hôtel, sans savoir s’ils peuvent se permettre de se payer de la nourriture le lendemain, sans aucune option pour retourner au Canada », dénonce l’influenceur de 28 ans.
Il estime que les trois transporteurs aériens ont mis tous les participants du vol dans le même panier. « Seulement à cause de ce qui a été montré dans les médias, ils ont pris une décision sur tous les gens du groupe. Vous devriez vraiment avoir honte. »
Transat n’a pas souhaité commenter la déclaration de M. Awad. Il n’a pas été possible d’obtenir une réaction d’Air Canada et de Sunwing.
Rappelons que les trois compagnies aériennes avaient refusé d’embarquer les personnes qui ont participé à la fête. Air Transat avait affirmé sur les médias sociaux avoir pris cette décision afin d’assurer la sécurité des passagers et de l’équipage. Les règlements de Transports Canada permettent à un transporteur de refuser un passager « turbulent ».
Une fête organisée sur un vol de Sunwing de Montréal à Cancún, au Mexique, le 30 décembre dernier a fait le tour des réseaux sociaux. Les images et vidéos montrent des passagers ne portant pas de masque alors qu’ils se rassemblent à proximité, chantent et dansent dans l’allée et sur les sièges. Certains tiennent des bouteilles de vodka et de rhum tandis que d’autres semblent vapoter et prendre des égoportraits.
Le premier ministre Justin Trudeau avait commenté l’affaire, faisant valoir qu’il était « extrêmement frustrant » de voir les actions des jeunes voyageurs, qu’il avait qualifiés de « sans-dessein » et d’« Ostrogoths ».
Invité par un journaliste à présenter des excuses, M. Awad s’est excusé pour « les gens qui n’ont pas respecté les règles sanitaires ». Il affirme que les participants ont subi des tests de dépistage de la COVID-19 avant d’embarquer dans l’appareil.
Depuis la fête dans l’avion, les affaires de M. Awad, qui détient huit entreprises et près de 17 millions $ en immobilier, ont suscité des questions dans les médias. Deux entités réglementaires fédérales et provinciales, en plus de l’enquête de Transports Canada sur le vol de Sunwing, auraient M. Awad dans leur collimateur, rapporte le quotidien La Presse.
Questionné sur le sujet, M. Awad affirme n’avoir rien à se reprocher. « J’ai bâti ma richesse. Je paie mes taxes. Je n’ai rien à craindre. »