Une cinquantaine de cerfs à abattre dans l’est de Montréal

Les cerfs sont abondants à Longueuil et au parc national des Îles-de-Boucherville, mais ils le sont aussi à Montréal. Un rapport d’experts déposé à la Ville de Montréal en mars dernier fait état de la présence de 64 cerfs au parc nature de la Pointe-aux-Prairies et recommande une réduction de la population de 70 à 80 %, ce qui équivaut à l’élimination d’une cinquantaine de cerfs.
Le rapport remis par le Centre d’étude de la forêt en mars 2021 au Service des parcs de la Ville de Montréal, que Le Devoir a obtenu en vertu de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics, mentionne que deux décennies de broutement des cerfs ont causé des dommages importants à la végétation du parc nature et ont favorisé les espèces envahissantes telles que le nerprun.
À lire aussi
250 cerfs de trop au parc des Îles-de-BouchervilleL’inventaire aérien réalisé en mars 2021 a permis de confirmer la présence de 64 cerfs dans le parc nature et les experts recommandent de limiter le nombre de cervidés à une population de 13 à 19 individus, afin d’atteindre une densité de 5 à 7,5 cerfs / km². Cette recommandation signifie donc qu’entre 45 et 51 cerfs devraient être éliminés. Les experts recommandent une « méthode de contrôle létale dont l’efficacité est démontrée » pour réduire la population de cervidés.
Les experts mentionnent « l’urgence d’agir », mais préviennent qu’une campagne de sensibilisation auprès du public sera nécessaire « en raison de la perception défavorable d’une partie du public à l’égard des méthodes de contrôle létales ». Ils signalent aussi qu’un contrôle de la population annuel sera requis compte tenu de la capacité de reproduction des cervidés et de l’arrivée possible de cerfs provenant des régions environnantes.
Différentes méthodes
Les experts décrivent les différentes méthodes qui pourraient être utilisées pour contrôler la population de cerfs, telles que la chasse contrôlée, l’abattage par des professionnels, la capture et l’euthanasie ainsi que la capture et la relocalisation. Cette dernière option ne présente aucun avantage et occasionne un stress important aux animaux en plus de faciliter la transmission de maladies et de parasites, souligne toutefois le rapport.
La section du rapport détaillant les moyens recommandés par les experts pour réduire la population de cerfs au parc nature de la Pointe-aux-Prairies est cependant caviardée.
La réduction de la population de cerfs ne sera pas suffisante pour réhabiliter le couvert forestier et la présence des espèces envahissantes, ajoutent les experts qui insistent donc sur la nécessité d’installer des clôtures est des « exclos » pour protéger certains secteurs du parc.
La présence du cerf dans l’Est de l’île de Montréal a été mentionnée pour la première fois en 1997. Si l’inventaire aérien du printemps a permis de dénombrer 64 individus dans le parc nature de la Pointe-aux-Prairies, cette évaluation pourrait être sous-estimée puisqu’il est impossible de survoler certains secteurs en raison de la présence de voies ferrées, note-t-on dans le rapport. Des cervidés ont aussi été observés dans des secteurs avoisinants, notamment au parc nature du Ruisseau-De-Montigny et à celui du Bois-d’Anjou.
La Ville de Montréal n’a toujours pas annoncé ses intentions concernant les cerfs du parc nature de la Pointe-aux Prairies. En mars dernier, la mairesse Valérie Plante avait affirmé qu’elle ne préconisait pas leur abattage, désireuse de ne pas créer de polémique comme celle vécue à Longueuil. Le mois dernier, la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, a annoncé qu’une soixantaine de cerfs seraient abattus au parc Michel-Chartrand.