Une chaire de recherche sur le vieillissement entièrement financée par la philanthropie
Collaboration spéciale

Ce texte fait partie du cahier spécial Philanthropie
Soucieux du bien-être des personnes âgées, Jean-Luc Gravel et sa conjointe, Brigitte Breton, ont créé une fondation à leurs noms. Ils ont ainsi octroyé un important don de 500 000 $ pour financer une nouvelle chaire de recherche sur le vieillissement à l’Université de Sherbrooke.
La chaire vise à favoriser un vieillissement en santé par le biais de meilleures recommandations d’exercices en fonction des besoins des aînés, explique la doyenne de la Faculté des sciences de l’activité physique et professeure, Isabelle Dionne. Sa collègue Éléonor Riesco et elle dirigent le projet.
« Les angles de recherche sont extrêmement intéressants », relate le cofondateur de la Fondation Jean-Luc Gravel et Brigitte Breton sur ses motivations à soutenir entièrement la chaire avec un don de sa fondation.
De son côté, Mme Dionne estime qu’elle « fait équipe » avec le couple philanthrope. « J’ai une expertise, une capacité de recherche, des étudiants qui veulent travailler. Eux ont une capacité financière. On a la même intention de contribuer à l’avancement et au transfert des connaissances », explique-t-elle.
Vivre plus vieux, en santé
La pandémie a fait ressortir les problèmes en soins de santé et le manque de financement en recherche, selon M. Gravel. La crise sanitaire a fait en sorte que la recherche sur des enjeux sur le long terme n’a pas obtenu l’attention nécessaire des donneurs de fonds. « Les projets de la chaire n’auront pas de résultats demain matin, mais ce sont des recherches qui seront porteuses de nouvelles approches dans le futur », espère-t-il.
Ainsi, à ses yeux, une meilleure condition physique des aînés contribuerait à diminuer la pression sur le système de santé. M. Gravel souhaite que les recherches de la chaire fassent en sorte que les patients puissent vivre plus longtemps en restant en bonne forme.
Pour Mme Dionne, la chaire permettra aux universitaires de se consacrer à la question du vieillissement afin de reprendre le flambeau et pousser la recherche plus loin à leur tour. « La chaire nous offre un levier très important pour recruter des étudiants de qualité qui vont se consacrer à leurs études », explique-t-elle.
Une fondation pour mieux donner
Celui qui est lui-même diplômé de l’Université de Sherbrooke en sciences de l’activité physique en 1978 a depuis longtemps à cœur le bien-être des gens. Et ce, même s’il s’est rapidement tourné vers la finance pour poursuivre sa carrière, après un bref passage en enseignement.
« J’ai toujours maintenu un lien fort avec l’activité physique, la santé, la nutrition », explique M. Gravel. Il a continué à suivre les découvertes en la matière à l’Université de Sherbrooke, durant les années où il était à l’emploi de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ).
Il n’en est d’ailleurs pas à son premier don pour l’établissement. « Il y a quelques années, j’ai rencontré un professeur de finances de l’université. On a travaillé ensemble pour lancer un programme de développement des meilleurs étudiants à la faculté des sciences de la gestion », se souvient-il. Ce programme accompagne notamment des élèves dans leur formation, en leur offrant aussi un stage auprès de la CDPQ.
C’est en 2015 que M. Gravel et sa conjointe ont mis sur pied leur fondation. « On a toujours eu une pensée à long terme et essayé de pérenniser les choses », dit-il. Ainsi, en créant cet organisme, le couple désirait installer une certaine stabilité dans ses dons. « On a voulu se donner un cadre où la fondation permet d’établir un budget. Et à partir de ça, on fait un minimum de dons chaque année », explique-t-il.
La création d’une fondation aide aussi, selon lui, à mieux prévoir le financement de projets. « Quand il y a un problème ou un gros ralentissement économique, les organismes ont souvent de la difficulté à trouver des fonds. Mais la beauté d’une fondation, c’est que l’argent est là, disponible », observe-t-il.
Investir dans du concret
En devenant donateur pour l’Université de Sherbrooke, M. Gravel avait aussi à cœur de financer des projets de recherche à l’extérieur des établissements situés dans les grandes villes. « Les gens ont tendance à être plus attirés par les universités dans les grands centres. Il y avait cette volonté d’aider une université qui en a plus besoin », explique celui qui vit à Bromont.
Classes plus petites, mentalités différentes, les établissements régionaux apportent une dimension « plus humaine » à l’enseignement, croit-il. Selon lui, l’Université de Sherbrooke se distingue par sa valorisation de l’éducation auprès d’un grand nombre d’étudiants et son accès à des gens ayant besoin de financement.
Pour M. Gravel, le savoir universitaire passe d’ailleurs par un apprentissage concret. « Ce que les universités devraient enseigner, ce sont des aspects destinés à rapprocher le milieu universitaire des besoins réels en milieu de travail. Et nous, on peut les aider à mettre en application cette philosophie. »
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