Des chercheurs de McGill luttent contre la COVID-19
Collaboration spéciale

Ce texte fait partie du cahier spécial Philanthropie
Le virus qui a causé l’actuelle pandémie a pris l’humanité par surprise. D’abord, il était inconnu et se propageait à une vitesse folle. Pour le contrecarrer, il fallait pouvoir agir avec célérité, ce qui fut fait avec les vaccins. D’autres initiatives, aussi rapides mais plus humbles, ont aussi collaboré à cet effort collectif. C’est le cas des chercheurs de l’Initiative interdisciplinaire en infection et immunité (MI4) de l’Université McGill.
Grâce à un important don de la Fondation Doggone, les chercheurs de MI4 ont pu agir dès l’arrivée du virus en sol québécois. Guillaume Bourque, professeur en génétique humaine et associé à MI4, fut l’un de ceux-ci. « Dès les premiers cas de COVID-19, on s’est rendu compte que certains patients étaient modérément malades tandis, que d’autres étaient vraiment très malades », raconte-t-il. Comment expliquer cette différence et, surtout, pouvait-on la prévoir ?
« Mon projet de recherche consistait à analyser la cellule sanguine des patients afin de trouver une signature associée aux patients les plus gravement atteints. Nous avons en effet trouvé cette signature dans les cellules immunitaires des patients. » Cette découverte a permis aux médecins de mieux adapter leurs traitements.
Donner du sens aux données
« Au départ, explique Mathieu Maheu-Giroux, épidémiologiste et chercheur associé à MI4, nous n’avions aucun système de surveillance de la COVID-19. Comment déterminer le taux de reproduction ou de propagation ? Comment prévoir l’effet des variants ? Tout était à construire. »
Des données existaient bel et bien, mais colligées en vrac, ici et là. « En premier, poursuit-il, il fallait développer une méthodologie afin de traiter et d’organiser les données que nous avions. Ensuite, dans un deuxième temps, nous avons développé un système de modélisation qui nous permettait d’anticiper l’évolution de la pandémie en sol québécois. L’argent de la philanthropie nous a permis de démarrer rapidement le projet de recherche et aussi de mettre en place une équipe de communication afin de partager nos résultats avec les autorités concernées, comme l’INSPQ et l’INESSS. »
Soutenir les intervenants psychosociaux
Delphine Collin-Vézina, professeure et chercheuse à l’École des sciences sociales, a aussi profité de la générosité philanthropique de la Fondation Doggone. « Au début de la pandémie, nous avons aussitôt fait face à une inquiétude. Le gouvernement, avec raison, imposait des mesures d’isolement afin de circonscrire la propagation du virus. Mais comment allaient alors réagir les jeunes en difficulté vivant souvent dans des milieux à problèmes ? Et comment les intervenants psychosociaux allaient-ils poursuivre leur soutien à cette population vulnérable ? »
Elle donne en exemple le travail d’un intervenant de la DPJ : « Lorsqu’un intervenant de la DPJ approche un jeune et sa famille, il le fait en personne. Mais la pandémie interdisait ce contact, et les entrevues devaient se faire par téléphone. Notre premier geste fut de mettre en place un protocole d’entrevue par téléphone afin de soutenir les intervenants. » Cette première action a mené à l’idée de mettre en place un répertoire, devenu aujourd’hui un portail Web, des ressources et des meilleures pratiques psychosociales.
La Fondation Doggone
Si ces différents projets liés à la pandémie ont pu voir si rapidement le jour, c’est grâce au don de 15 millions que la Fondation Doggone a fait à l’Initiative interdisciplinaire en infection et immunité de McGill.
Aujourd’hui administrée par Paul Marchand, avocat montréalais ayant fait carrière en gestion de succession et de fiducie, la Fondation a été créée en 2011 par Mme Elspeth McConnell. « Elle est née dans une famille modeste et a exercé le métier de journaliste au Montreal Star, raconte Paul Marchand. C’est là qu’elle a fait la rencontre de son époux, John Wilson McDonnell, alors propriétaire et éditeur du journal. Au cours de leur vie conjugale, le couple a accumulé une certaine fortune. »
Mais Elspeth McConnell devient veuve à 48 ans. C’est à ce moment que Paul Marchand, à travers des connaissances communes, fait sa rencontre et lui offre son aide. Elle souhaite que sa succession devienne une fondation. Elle fait alors des dons dans plusieurs domaines, dont la santé mentale, les arts, ou encore la recherche en médecine.
Et pourquoi le nom Doggone, pour la fondation ? « C’est une boutade de sa part, répond M. Marchand. Lorsque Elspeth casse maison pour aller vivre dans une maison de retraite, elle ne peut pas y amener ses chiens. The dogs are gone, me dit-elle. La fondation s’appellera Doggone. »
Mme Elspeth McConnel est décédée en 2017. Le don à l’Université McGill a été fait en 2018, soit avant la pandémie, pour aider à consolider MI4. À l’arrivée de la pandémie, ce sont les chercheurs de MI4 qui ont choisi d’affecter certaines sommes provenant du don Doggone à la recherche pour contrer la COVID.
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