Les dons sont dans l’ADN de l’Université McGill
Collaboration spéciale

Ce texte fait partie du cahier spécial Philanthropie
La philanthropie est une longue tradition à l’Université McGill. Cela remonte à la création même de l’établissement, qui a vu le jour en 1821 grâce à un legs, en argent et en terrain, d’un riche marchand montréalais d’origine écossaise, James McGill. Depuis ce premier don, la philanthropie fait partie du fonctionnement de cette maison d’enseignement supérieur.
Contrairement à la plupart des universités, où la gestion de la philanthropie est assumée par une fondation, l’Université McGill n’a pas, sur le plan juridique, de fondation. « C’est plutôt l’université elle-même qui a le statut d’organisme de bienfaisance reconnu par l’Agence du revenu du Canada, ce qui nous permet de recevoir des dons et de remettre des reçus pour fin d’impôt », explique Marie-Josée Gariépy, vice-principale adjointe, développement et partenariat bénévole.
Mais s’il n’y a pas de fondation, existe-t-il un comité dont la tâche est de distribuer l’argent recueilli grâce à la philanthropie ? « Non, poursuit-elle, car la très grande majorité des dons sont des dons dédiés, le donateur nous ayant indiqué à quelle fin le don doit servir. Par exemple, pour un secteur de recherche qu’il apprécie particulièrement. Et les dons non dédiés sont utilisés en fonction des besoins spécifiques de l’université définis chaque année par la direction. »
De plus, l’Université McGill fait peu d’événements de sollicitation. « Notre démarche en matière de philanthropie repose essentiellement sur une approche personnalisée avec nos anciens étudiants avec lesquels on demeure en contact et dont on suit le parcours professionnel, souligne Mme Gariépy. Nos donateurs sont pour la plupart des anciens de McGill, qui tiennent toujours à faire partie de notre grande famille, et qui s’impliquent d’abord par le bénévolat et par la suite, selon leur situation financière, par des dons. »
L’importance de la philanthropie
Mme Suzanne Fortier, principale et vice-chancelière, admet l’importance de la philanthropie pour McGill. Mais ce qui compte à ses yeux, ce n’est pas la hauteur des dons, mais bien ce qu’ils permettent de faire et qui, autrement, serait difficile, voire impossible à réaliser.
« Premièrement, avance-t-elle, la philanthropie nous permet d’investir directement dans des champs de recherche peu explorés pouvant possiblement avoir un grand impact mais ayant aussi un haut niveau de risque, sans devoir faire appel dès le départ aux organismes subventionneurs conventionnels. » Elle donne en exemple le domaine de l’épigénétique dans lequel McGill a pu investir, grâce à la philanthropie, bien avant que ce domaine prenne l’essor qu’il connaît aujourd’hui.
« La philanthropie nous permet aussi de mieux appuyer nos étudiants, parfois financièrement, mais aussi en leur offrant certaines possibilités, poursuit Mme Fortier. Par exemple, la philanthropie nous donne l’occasion de permettre à des étudiants de 1er cycle de participer à des projets de recherche, tout en recevant un appui financier. »
Pour Benoit Boulet, vice-principal associé innovation et partenariat, la philanthropie vient aussi soutenir les projets de recherche plus conventionnels. « Aujourd’hui, les organismes subventionneurs fédéraux ou provinciaux vont souvent exiger une participation financière d’environ 20 % d’un tiers avant de considérer la demande de financement. La philanthropie nous permet de fournir cette somme et, par conséquent, de faire débloquer la demande de subvention. »
Soutien à la structure de recherche
Que ce soit en recherche fondamentale ou appliquée, en sciences pures ou en sciences sociales, la recherche est aujourd’hui de plus en plus interdisciplinaire. Il faut donc fédérer plusieurs chercheurs provenant de différentes disciplines et de différentes facultés, ce que les centres de recherche permettent de faire.
« Malheureusement, souligne Benoit Boulet, les organismes subventionneurs ont très peu de programmes qui peuvent servir à financer un centre de recherche. Heureusement, il y a la philanthropie qui vient combler ce vide et qui nous permet de mettre en place un centre de recherche et de le soutenir par la suite. Les projets de recherche entrepris par les chercheurs d’un centre de recherche sont évidemment soutenus financièrement par les organismes subventionneurs, mais le fonctionnement du centre de recherche est largement soutenu par les dons philanthropiques. »
Au fil des ans, la philanthropie a permis à l’Université McGill de créer et de soutenir plusieurs de ces centres de recherche, notamment le Centre de recherche sur le cancer Rosalind et Morris Goodman.
« La recherche sur le cancer est l’un des points forts de la recherche scientifique à McGill, soutient Suzanne Fortier. Nous avons depuis plusieurs années l’Institut du cancer Rosalind et Morris Goodman. McGill a fait une contribution importante à la recherche sur le cancer du sein ainsi que sur le cancer du poumon, notamment sur son traitement par l’immunothérapie. Le don de la famille Goodman vient soutenir et consolider nos efforts dans la recherche sur le cancer. »
La directrice actuelle du Centre de recherche sur le cancer Rosalind et Morris Goodman est la professeure et chercheuse Morag Park, lauréate cette année du prix du Québec Armand-Frappier. L’ancien directeur, le professeur et chercheur Michel L. Tremblay reçoit quant à lui cette année le prix du Québec Wilder-Penfield, ayant déjà reçu en 2013 le prix du Québec Armand-Frappier. Ces trois prestigieuses distinctions témoignent de la qualité de la recherche effectuée par ce centre de recherche sur le cancer et soulignent aussi la pertinence du don philanthropique, dans ce cas-ci de la famille Goodman, dans le soutien à l’excellence en matière de recherche universitaire.
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