Un comité consultatif pour remédier à la baisse d'inscriptions au campus Glendon

Un nouveau comité consultatif composé d’étudiants et de membres du personnel et du corps professoral sera bientôt formé au collège universitaire Glendon, le campus bilingue de l’Université York, à Toronto. Le groupe d’au plus vingt membres aura pour objectif de mieux faire valoir les programmes, afin d’augmenter les inscriptions au campus, qui ont chuté de 32 % en seulement cinq ans.
La population étudiante du collège universitaire était sur une légère pente ascendante entre 2013-2014 et 2016-2017, mais au cours des cinq dernières années scolaires le nombre d’étudiants est passé de 2645 à 1808. Le directeur du collège, le Rimouskois Marco Fiola, est convaincu de l’excellence des programmes, mais il veut comprendre « comment faire pour attirer les étudiants qui ne choisissent pas Glendon à l’heure actuelle ».
La séduction des futurs étudiants, dit-il, passe par une meilleure valorisation de l’offre actuelle ; le comité consultatif sera chargé de proposer des options de mise en valeur pour le campus et les programmes. Ces recommandations seront présentées au directeur d’ici le mois de mars 2022. Parmi les options proposées par le comité, le directeur en choisira quelques-unes, qui seront à leur tour proposées au conseil de la faculté de Glendon.
C’est Marco Fiola lui-même qui nommera les membres du comité consultatif, selon le porte-parole de l’Université York, Yanni Dagonas. Le pouvoir discrétionnaire du directeur inquiète le président intérimaire du syndicat des professeurs de l’université, Richard Wellen. Le syndicat souhaite une meilleure collaboration entre la haute direction et le conseil de faculté, qui aurait aimé nommer des membres du comité. Le 22 octobre, lors de sa dernière rencontre, le conseil a voté une motion demandant qu’une personne désignée au sein du comité consultatif fasse un compte rendu mensuel des travaux du comité au conseil. La motion n’oblige toutefois pas l’Université à respecter cet engagement.
Deux ans de travail
La consultation interne survient durant une période tumultueuse pour le milieu postsecondaire francophone en milieu minoritaire, certaines universités canadiennes, comme la Laurentienne, ayant sabré massivement leurs programmes en français. Mais Marco Fiola affirme que la place du français au campus Glendon n’est pas menacée, malgré la baisse des inscriptions qui a été observée au cours des dernières années. « Il n’est pas question de réduire le rôle du français ou de l’anglais », a déclaré le directeur en entrevue avec Le Devoir.
Bien que le comité consultatif — qui se rencontrera deux fois par mois — vienne d’être mis sur pied, les réflexions de l’Université par rapport à la diminution du nombre d’étudiants ont été amorcées il y a environ deux ans. Des comités de professeurs se sont penchés sur divers sujets, dont la structure des programmes et la place du bilinguisme sur le campus.
Les dossiers des comités de professeurs arrivent bientôt à maturité et seront analysés, tout comme le plan universitaire 2021-2025 du collège universitaire, par le comité consultatif récemment formé. L’examen servira entre autres à déterminer la façon de mettre en avant les propositions des professeurs. « Mon rôle a été de trouver la cohérence [de ces consultations], explique Marco Fiola. Pour moi, ça passe par une planification stratégique, et c’est la raison pour laquelle on a lancé cet exercice. »
Le portrait du postsecondaire en français dans la Ville Reine a toutefois changé depuis le début de ces réflexions. Un nouvel acteur, l’Université de l’Ontario (UOF), est entré dans la joute cette année, à une quinzaine de kilomètres au sud du collège.
Marco Fiola estime que le nouvel établissement postsecondaire francophone ne vient pas lui enlever des étudiants. « On offre une vie étudiante bilingue. On peut se tromper, mais je pense que c’est un avantage », indique Marco Fiola. Du même souffle, le directeur reconnaît toutefois que la naissance de l’UOF a amené le campus Glendon « à revoir [son] positionnement par rapport à la communauté francophone ». Le recrutement d’élèves francophones et anglophones au campus sera nécessaire pour assurer la pérennité de l’établissement.