Marche contre la privatisation de l’ancien hôpital Royal Victoria

Une coalition réunissant plusieurs groupes s’est rassemblée dimanche après-midi devant l’ancien hôpital Royal Victoria à Montréal parce qu’ils s’inquiètent d’une éventuelle privatisation du site, alors qu’a cours une consultation de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM).
L’événement organisé par la coalition Le Royal Vic pour le bien public a rassemblé quelques dizaines de personnes, qui ont marché jusqu’au portail Roddick devant l’Université McGill en bloquant partiellement la circulation. « Nous avons besoin de plus de logements abordables et d’espaces verts, et cela ne pourra pas se faire si c’est privatisé », souligne Christa Smith-Kingston, agente en développement communautaire à la Table de quartier de Peter McGill.
Même si la privatisation n’est pas dans les cartons présentement, elle craint la construction de condos ou d’hôtels. « Ici nous vivons encore avec la honte du site de l’ancien Hôpital de Montréal pour enfants, qui a été privatisé malgré les promesses qui avaient été faites. Nous craignons que la même chose se passe au Royal Vic », dit-elle.
Le site est géré par le gouvernement à travers la Société québécoise des infrastructures (SQI) et l’Université McGill souhaite développer un campus sur une portion du site, axé sur la recherche en politiques publiques et en développement durable. La privatisation a été écartée par la SQI, selon la coalition, mais des craintes persistent.
« Ils vont donner 15 % du site à l’Université McGill, mais elle pourrait éventuellement décider de privatiser, comme ça a été fait à l’Université de Montréal de l’autre côté de la montagne. On trouve ça ridicule », insiste Vincent Chevarie, agent en communication et mobilisation pour la coalition.
Montréal aura son mot à dire sur l’utilisation du site et une consultation a été lancée début septembre par l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM). Un rapport sera rédigé par la suite. Selon le porte-parole, rien ne garantit que la ville n’ira pas à l’encontre de ce que les commissaires proposent. « Il y a les élections municipales, est-ce qu’un changement à la mairie pourrait influencer ça ? C’est ce qu’on craint », dit-il.
Alex Norris, conseiller du district de Jeanne-Mance sous la bannière de Projet Montréal, était présent à la marche. La privatisation du site « n’a jamais été dans les orientations de la Ville de Montréal, ni de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal », a-t-il commenté brièvement.
De son côté, le Comité citoyen de Milton Park a mené sa propre consultation auprès de 350 résidents du quartier sur l’avenir du site. « Les gens favorisent le développement de logements sociaux et en coopératives, ainsi que des projets d’agriculture urbaine, souligne Samuel Helguero, organisateur communautaire du Comité citoyen de Milton Park. Ils s’opposent à la construction d’appartements, de cafés ou de restaurants qui sont la propriété d’un acteur privé ». Le fait que l’Université McGill devienne propriétaire d’une portion du site n’est également pas « populaire », ajoute-t-il.