Des informations d’Info-Santé ont empiré la pénurie de personnel au CHSLD Herron

Arrivée au CHSLD Herron le 29 mars, la Dre Larente a été si touchée par le manque de personnel qu’elle a demandé à son mari et à ses trois enfants de venir prêter main-forte, ce qu’ils ont fait.
Photo: Graham Hughes Archives La Presse canadienne Arrivée au CHSLD Herron le 29 mars, la Dre Larente a été si touchée par le manque de personnel qu’elle a demandé à son mari et à ses trois enfants de venir prêter main-forte, ce qu’ils ont fait.

Si tant de travailleurs ont quitté le CHSLD Herron, lors de la première vague de la COVID-19, ce n’est pas seulement parce qu’ils avaient peur du virus ou qu’eux-mêmes étaient malades, mais aussi parce que lorsqu’ils appelaient Info-Santé, on leur disait de se mettre en isolement pendant 14 jours s’ils avaient été en contact avec un cas de COVID-19.

C’est ce que la propriétaire de la résidence privée pour aînés a rapporté à la docteure Nadine Larente, directrice des soins professionnels au CIUSSS de l’Ouest-de-l’île-de-Montréal, lorsque cette dernière s’est rendue sur place.

« Je voyais tous les centres qui étaient en éclosion à travers la province. Cette directive-là, ça ne faisait pas de sens d’abandonner les gens avant qu’il n’y ait des remplaçants », a déploré la Dre Larente.

Des gens du CIUSSS avaient été demandés en renfort, en mars 2020, face à la situation problématique qui se présentait à la résidence Herron, engendrée notamment par le manque de personnel.

La docteure Larente a témoigné tout l’avant-midi, mercredi, dans le cadre des audiences de la coroner Géhane Kamel sur les décès d’aînés et de personnes vulnérables survenus lors de la première vague de la pandémie, au printemps 2020. Cette semaine, elle s’attarde au cas de Herron, un CHSLD privé non conventionné situé à Dorval.

Arrivée au CHSLD Herron le 29 mars, la Dre Larente a pu rencontrer sur place la propriétaire de la résidence, Mme Samantha Choweiri, son conjoint et une directrice. Il y avait aussi quatre employés dans la cuisine, une infirmière auxiliaire et deux préposés aux bénéficiaires.

Elle a été si touchée par le manque de personnel qu’elle a demandé à son mari et à ses trois enfants de venir prêter main-forte — ce qu’ils ont d’ailleurs fait. . Ils ont apporté des cabarets aux résidents et encouragé ceux qui étaient assez autonomes à manger.

Le dévouement de la Dre Larente a d’ailleurs été souligné par la coroner Kamel, qui l’a louangée, à la fin de son témoignage.

« J’ai été particulièrement émue, touchée, que quelqu’un sorte de son rôle de DSP (directrice des soins professionnels). Je comprends que vous y alliez comme DSP, mais comme être humain, vous avez mis vos bottines, vous vous êtes rendue au CHSLD Herron, vous avez appelé vos enfants, vous avez appelé votre mari. Moi, j’étais chez moi, comme membre de cette société québécoise, en me disant : “Wow ! Il y a encore de grands êtres humains au Québec”. Et je tiens sincèrement à vous remercier », lui a lancé la coroner.



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