Féminicide à Québec: l’accusé avait des antécédents
Nathalie Piché, une femme de 55 ans, a été tuée dans la nuit de lundi à mardi à Québec, ce qui constitue le 13e féminicide survenu au Québec depuis janvier. Dans ce cas-ci, l’homme accusé du meurtre, Noureddine Mimouni, s’était pourtant engagé devant un tribunal à ne pas entrer en contact avec la victime.
Les policiers ont fait la macabre découverte après avoir répondu à un appel 911 mentionnant une chicane de couple vers deux heures du matin. Le décès de la femme a été confirmé peu de temps après leur arrivée sur l’avenue Duval, dans le quartier Limoilou.
Deux heures plus tard, Noureddine Mimouni, 33 ans, a été arrêté pour meurtre dans cette affaire après s’être rendu aux autorités. Il a comparu en fin d’après-midi au Palais de justice de Québec et est depuis détenu.
L’homme n’en était pas à ses premiers contacts avec la justice. En décembre 2020, des accusations de harcèlement criminel, de séquestration et de voies de fait ont été déposées contre lui pour des événements survenus dans un contexte de violence conjugale. Puis, en février, les accusations ont été retirées en échange d’une ordonnance lui interdisant de s’approcher de la plaignante. Le suspect, qui est accusé de meurtre au deuxième degré, devra retourner en cour le 29 juin.
Lors du passage du Devoir sur les lieux du drame, mardi, les policiers ont notamment saisi une motocyclette. Le véhicule se trouvait à l’arrière de l’immeuble de six logements situé dans un quartier résidentiel à l’extrémité nord du quartier Limoilou.
La victime de 55 ans résidait au dernier étage de l’immeuble. Sur son balcon, la présence de chaises de jardin et d’un petit barbecue témoignait du quotidien de la disparue.
Deux féminicides en quelques jours
Il s’agit du 13e féminicide commis cette année au Québec. Le dernier en date — celui de Lisette Corbeil — remonte à moins d’une semaine.
En point de presse à Montréal, mardi, la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, a invité les femmes qui sont dans des situations précaires à « demander de l’aide » et à « quitter le milieu » qu’elles habitent.
« Plus que jamais, il y a des ressources qui sont disponibles pour les femmes, pour leurs enfants, pour les hommes qui ont des problèmes de gestion d’eux-mêmes, de gestion de leurs émotions, de gestion de leur colère », a-t-elle aussi insisté.
« Chaque histoire révèle à chaque fois plusieurs signes avant-coureurs », a quant à lui fait valoir le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale. « C’est aussi ce que pointait le rapport du Comité d’examen des décès liés à la violence conjugale en décembre dernier : dans 80 % des cas étudiés par le comité, il y avait 1 à 10 facteurs de risques identifiés, qui auraient pu permettre de lever un drapeau rouge à temps. »
Parmi ces facteurs de risques, on retrouve notamment une séparation récente, des problèmes de santé mentale, des craintes de la victime à l’endroit de l’agresseur, des craintes de ses proches, une consommation problématique d’alcool, de drogues ou d’autres substances et un historique de violence familiale chez l’agresseur.
Avec la collaboration de Dave Noël et d’Améli Pineda
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