La monarchie britannique perd des plumes dans le Canada anglais

La récente entrevue choc accordée par Meghan Markle et le prince Harry à la télévision américaine a laissé des traces dans le Canada anglais : la monarchie britannique y est de moins en moins populaire, conclut un nouveau sondage.
Sans surprise, selon ce coup de sonde mené ce week-end par la firme Léger et l’Association d’études canadiennes, les Québécois ne sont toujours pas friands de l’institution. Lorsqu’on leur demande si celle-ci a toujours sa place au 21e siècle, 71 % des participants québécois répondent par la négative.
Déjà, une enquête similaire menée début février après la démission de la gouverneure générale Julie Payette constatait le peu de popularité de la monarchie au Québec.
Or, dans le reste du Canada, cette popularité a reculé de sept points de pourcentage entre ce sondage du 8 février et celui du week-end dernier. Ils sont maintenant 47 % hors Québec à juger désormais que la monarchie est une institution désuète.
Et les confidences du couple à l’animatrice Oprah Winfrey en sont la cause, de l’avis du sondeur qui a interrogé 1512 Canadiens, dont 405 Québécois. « Ce changement-là se fait tout au Canada anglais […] avec l’entrevue », confirme Christian Bourque, vice-président exécutif de la firme Léger.
Et maintenant ?
En dehors du Québec, 41 % des Canadiens sont maintenant prêts à croire la famille royale britannique raciste. Au Québec, c’est presque la moitié de la population (49 %) qui pense ainsi.
« J’ai trouvé ça surprenant que, si vite, on a tendance à condamner la monarchie britannique alors que tout ce qu’on a est une phrase ou deux qui le suggère. C’est comme si, déjà, beaucoup de Canadiens ou de Québécois se disaient “ça doit” », s’est étonné M. Bourque.
D’ailleurs, s’ils doivent choisir un camp, 66 % des Québécois et 56 % des autres Canadiens se rangent derrière Harry et Meghan plutôt qu’aux côtés de la famille royale britannique.
Cependant, s’ils sont de plus en plus nombreux à ne plus vouloir de la monarchie, les Canadiens, y compris les Québécois, ont de la difficulté à imaginer un autre système. « Ils ne semblent pas attirés vers la république […] donc ils disent : “le Parlement tel qu’il est là” », a noté le sondeur.
Se défaire de la monarchie, mais garder le système parlementaire tel quel, avec un premier ministre qui dirige le pays : ce scénario récolte l’adhésion de 51 % des Québécois et de 32 % des Canadiens des autres provinces. La perspective d’une république avec à sa tête un président élu ne sourit qu’à 18 % des Québécois et à 15 % des autres Canadiens.
Ce sondage, effectué en ligne comme ceux qui l’ont précédé, ne permet pas le calcul d’une marge d’erreur, l’échantillon n’étant pas probabiliste.