Fin des témoignages au procès de Michel Venne

Michel Venne fait face à des accusations d’agression sexuelle et d’exploitation sexuelle.
Photo: Francis Vachon Le Devoir Michel Venne fait face à des accusations d’agression sexuelle et d’exploitation sexuelle.

Le témoignage de l’ancien journaliste du Devoir Michel Venne a pris fin mercredi et ses avocats n’ont pas convoqué d’autres témoins à la barre. Après une pause d’une journée, les plaidoiries doivent débuter vendredi.

Outre l’accusé et la plaignante, trois témoins ont été entendus cette semaine : un ancien employé de l’Institut du Nouveau Monde (INM), la mère de la présumée victime ainsi qu’un des deux policiers qui l’ont interrogée lors du dépôt de la plainte.

Mercredi matin, la dernière partie du contre-interrogatoire de M. Venne a porté sur sa motivation à demander les conseils de Lise Payette en 2015, alors que des rumeurs circulaient disant qu’il avait agressé la plaignante.

À plusieurs reprises, il s’est défendu d’avoir voulu faire pression sur la présumée victime en passant par Mme Payette, une femme influente. « Je n’allais pas voir Mme Payette pour qu’elle intercède en mon nom auprès de [la plaignante] », a-t-il dit, en ajoutant que c’est Mme Payette qui avait « suggéré » de rencontrer la jeune femme.

« J’essayais de comprendre pourquoi ça m’arrivait, cette affaire-là », a lancé l’accusé.

Michel Venne fait face à des accusations d’agression sexuelle et d’exploitation sexuelle pour des gestes posés à l’été 2008, en marge d’une activité organisée par l’Institut du Nouveau Monde, (INM) qu’il a dirigé entre 2003 et 2017.

Étant donné que la plaignante avait 17 ans à l’époque des faits, son identité doit rester anonyme en vertu d’une ordonnance de non-publication.

Pas de commentaire sur des « niaiseries »

Michel Venne a raconté qu’il avait alors demandé conseil à plusieurs personnes, mais que l’idée de parler à Mme Payette en particulier lui avait été faite par l’ancien président du conseil d’administration du Devoir Jean Lamarre, aujourd’hui décédé.

L’ex-directeur de l’INM était particulièrement alarmé par les « rumeurs », qui risquaient de lui coûter le poste de directeur du Devoir auquel il avait postulé, a-t-il dit.

Il a raconté que le directeur d’alors, Bernard Descôteaux, lui avait demandé de « retirer sa candidature », pensant que celle-ci « pourrait nuire au journal ».

L’accusé a prétendu avoir été le « premier surpris » quand Lise Payette, aujourd’hui décédée, l’a avisé qu’elle et la jeune femme avaient cosigné une lettre qui le dédouanait.

Il a dit avoir montré une copie de la lettre à trois personnes au Devoir : M. Descôteaux, M. Lamarre et la présidente du comité de sélection, Diane Wilhelmy. Or ces derniers avaient déjà pris la décision de lancer un nouvel appel de candidatures.

Le procureur est également revenu sur la discussion entre Lise Payette et la plaignante enregistrée par cette dernière en 2017. L’ancienne ministre y déclarait, à un certain moment, qu’il ne fallait pas que la famille de M. Venne « paye pour ses niaiseries ». Interrogé à cet effet, l’accusé a dit « qu’il ne savait pas » à quoi elle faisait référence.

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